2016-01-21 13:45:00

Le Jubilé des opérateurs de pèlerinages fait étape devant le Pape


(RV) Depuis mardi 19 janvier 2016, un grand Jubilé des opérateurs de pèlerinages est organisé à Rome par le Conseil pour la promotion de la nouvelle évangélisation dans le cadre de l’Année Sainte. Jeudi, le Pape a reçu quelque 3000 curés, recteurs et opérateurs des sanctuaires participant à ce premier grand événement de la nouvelle année au Vatican.

En salle Paul VI, François leur a rappelé que «l’accueil des fidèles dans les sanctuaires est déterminant pour l’évangélisation».

Accomplir un pèlerinage est «une des expressions les plus éloquentes de la foi qui manifeste la piété de générations de personnes qui, avec simplicité, ont cru et se confient à l’intercession de Marie et des saints». Cette religiosité populaire est «une forme authentique d’évangélisation qui a besoin d’être promue et valorisée, sans minimiser son importance». Le Saint-Père a souligné la «profonde spiritualité» des pèlerins, leur piété qui colmate leur foi avec des dévotions simples mais «très significatives».

Ce serait une erreur, poursuit-il, de penser que celui qui effectue un pèlerinage vit une spiritualité qui ne serait pas personnelle, mais de masse. Chacun s’y rend en effet avec sa propre histoire, avec dans son cœur «un désir spécial» et «une prière particulière». François cite alors une figure biblique qui lui est chère, celle d’Anna, la mère du prophète Samuel, qui s’est rendue dans un sanctuaire «le cœur gonflé de tristesse». Anna voulait prier pour avoir un fils et le prêtre Eli, pensant qu’elle était ivre, voulu la chasser. Anna est comme de nombreux pèlerins que l’on rencontre ans les sanctuaires, «les yeux baignés de larmes», mais plein de confiance.

«Le sanctuaire est réellement un lieu privilégié pour rencontrer le Seigneur et toucher de la main sa miséricorde» mais pour cela, l’accueil est déterminant, avertit le Souverain Pontife. «Nous jouons tout avec l’accueil». Il suffit parfois d’une parole, d’un sourire pour qu’une personne se sente accueillie et bienvenue.

Ainsi, comme Jésus le faisait et en particulier avec les malades, les pécheurs et les personnes marginalisées, le Pape invite les opérateurs des sanctuaires à réserver un accueil «affectueux, festif, cordial et patient» à ceux qui se présentent à eux «souvent fatigués, affamés et assoiffés». Et parce que leur condition physique reflète souvent leur condition intérieure, François encourage son audience à bien les accueillir, également d’un point de vue matériel.

Dans un sanctuaire, le pèlerin doit se sentir «plus qu’un hôte, mais comme un membre de la famille» qu’il soit vieux ou jeune, pauvre ou riche, malade ou un simple touriste. «Dans chacun d’eux se trouve un cœur qui cherche Dieu», parfois sans bien s’en rendre compte.

S’ils sont bien accueillis, les pèlerins retourneront chez eux avec de la nostalgie, assure le Pontife, et «ils désireront revenir, et surtout poursuivre leur chemin de foi dans leur vie ordinaire».

Enfin, le Pape s’est adressé «aux ministres du pardon de Dieu» qui opèrent dans les sanctuaires rebaptisés par François «maison du pardon, où chacun rencontre la tendresse du Père qui est miséricordieux avec tous». François demande à ces prêtres d’avoir «un cœur imprégné de miséricorde», et d’adopter le comportement d’un père, car «celui qui s’approche du confessionnal, le fait parce qu’il se repend de ses péchés. Il perçoit clairement que Dieu ne le condamne pas mais l’accueil, l’embrasse comme le père du fils prodigue, en lui rendant sa dignité».

«Confesser dans un sanctuaire est une belle expérience car on touche la miséricorde de Dieu avec ses mains», affirme le Pape qui du temps de Buenos Aires se levait à l’aube le dimanche pour se rendre en bus dans les sanctuaires de la capitale argentine. À l’aube, pour que les fidèles ne trouvent pas porte close et puissent se confesser. (AG-MD)








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