2016-01-12 15:37:00

La Communion anglicane s'interroge sur son avenir


(RV) Entretien – Les primats des 38 provinces de la Communion anglicane sont réunis en Angleterre du 11 au 16 janvier 2016, afin de «réfléchir et prier sur le futur» de la structure, qui compte 85 millions de croyants à travers 165 pays.

La réunion intervient dans un contexte de fortes tensions. Depuis plusieurs années, les leaders Anglicans s’opposent autour de sujets comme la bénédiction de couples du même sexe ou l’ordination d’évêques ouvertement homosexuels. Ces tensions avaient poussée sept primats du Gafcon (Global Anglican Futures Conference) à refuser de participer au dernier rassemblement de ce type, en 2011.

Depuis, Justin Welby a remplacé Rowan Williams à la tête de l’archevêché de Cantorbéry. «Durant ses 18 premiers mois, Justin Welby a visité chacune des provinces, explique Paul Handley, rédacteur en chef de l’hebdomadaire anglican The Church Time. Je pense qu’il a cherché à éviter une rencontre formelle entre primats, qui intervient d’habitude tous les deux ans; parce qu’on sait bien qu’elle conduit les primats à prendre position et à s’enfermer dans des postures. C’est pourquoi l’événement qui se déroule cette semaine est nommé “conférence” ou “réunion”. Il vise à discuter de la manière dont la Communion peut fonctionner ensemble, un sujet dont on n’a pas parlé jusqu’à aujourd’hui.»

S’ils ont accepté de participer à la rencontre cette semaine, les évêques du Gafcon ont pourtant expliqué sur leur site Internet leur désir qu’elle soit l’occasion «d’agir pour restaure l’intégrité spirituelle et doctrinale de la Communion». La menace d’un schisme semble donc toujours présente.

«Le scénario catastrophe serait qu’une petite poignée de provinces décide qu’elle ne veut plus faire partie de la Communion, reprend Paul Handley. Pendant des années, nous avons connu des menaces de personnes diverses, du genre “si vous faites ceci, nous ferons cela”. Ils n’ont encore rien fait mais la menace plane toujours. Je pense que les gens sont fatigués et que l’archevêque Justin Welby en a lui aussi assez. Selon moi, c’est une occasion de mettre ceux qui menacent au défi, en leur demandant d’être constructifs et d’expliquer le type d’arrangement qui leur conviendraient.»

Interrogé lundi 11 janvier par la BBC, Justin Welby a expliqué chercher la «réconciliation», rappelant que cela n’impliquait pas forcément de «trouver un accord» sur les divergences. «Cela signifie trouver les moyens d’être en bon désaccord, et c’est ce que nous devrons faire cette semaine.» S’il a répété à plusieurs reprises tenir à l’unité, il a aussi concédé qu’une scission était possible. «Un schisme ne serait pas un désastre [...] Dieu est plus grand que nos échecs; mais ce serait un échec», a-t-il concédé.

Paul Handley, rédacteur en chef de l’hebdomadaire anglican The Church Time, réagit à ces divisions. Il est interrogé par Philippa Hitchen

(AG-SBl-PH)








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