2016-01-04 11:57:00

Les chrétiens de Syrie visés par un attentat à Kamichli


(RV) Un double attentat suicide visant deux restaurants d'un quartier chrétien de la ville de Kamichli, contrôlée par les Kurdes dans le nord de la Syrie a fait plusieurs dizaines de morts et blessés le 30 décembre 2015. Un porte-parole de la milice kurde YPG avait alors déclaré, selon l'agence Reuters, que cette attaque pouvait avoir été commise par des djihadistes de l'État islamique.

Les Unités de protection du peuple (YPG) se sont révélées être un allié précieux de la coalition sous commandement américain en Syrie dans le combat contre l'État islamique. En octobre, l'YPG a rejoint la nouvelle alliance soutenue par les États-Unis, les Forces démocratiques de Syrie. Cette formation a lancé en décembre une offensive contre la province d'Hassaké dans le nord-est syrien chassant les djihadistes d'une ville proche de la frontière irakienne. De l'autre côté, en territoire irakien, les forces kurdes ont repris le contrôle de Sindjar. En représailles, l'EI a mené au cours des dernières semaines une série d'opérations dans les zones tenues par les peshmergas dont une qui a fait plusieurs dizaines de morts.

Cette fois, le 30 décembre, l'attaque a essentiellement frappé des chrétiens.Ce lundi 4 janvier, dans un communiqué diffusé depuis Paris, le directeur générale de l’Œuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch, a déclaré que son organisation «est horrifiée par l’attentat perpétré dans la ville de Kamichli où près de vingt chrétiens ont trouvé la mort de manière ciblée et de nombreux autres blessés dans deux restaurants. Il est plus que jamais nécessaire de prendre les moyens pour arrêter les violences en Syrie et en Irak.»

Voici par ailleurs le message du Patriarche syriaque catholique, S.B. Ignace Youssef III Younan :

«À peine le Pape François venait de lancer son message de paix pour le Nouvel An, "Gagne sur l’indifférence et remporte la paix!", que la communauté chrétienne de Kamichli, l’une des deux villes importantes du Nord-Est de la Syrie, jusqu’ici relativement épargnée, a été le cible d’un massacre terroriste inouï. La nuit du mercredi 30 décembre, une vingtaine de personnes ont été tués et plus de quarante blessés, dont plusieurs dans un état très grave gisant toujours aux hôpitaux. La plupart des victimes étaient des jeunes voulant fêter le Nouvel An dans l’espérance et la joie. Ce fut un message très lugubre que des terroristes ont voulu adresser aux chrétiens de cette ville, en semant la mort et les larmes. Un message d’horreur à la communauté chrétienne de ce pays meurtri depuis cinq ans !

Les funérailles des victimes eurent lieu dans un rite œcuménique auquel ont présidé deux archevêques de l’Église syriaque catholique, Mgr Elias Tabé et Mgr Behnan Hindo, un évêque de l’Église syriaque orthodoxe ainsi que des membres de clergé arménien catholique et orthodoxe. Un témoignage de communion que les chrétiens du Proche-Orient ne cessent de donner, en célébrant «l’œcuménisme du sang», comme l’a souvent répété le pape François.

Opprimés avec le psalmiste, notre peuple crie vers le Seigneur Dieu, «Seigneur, pourquoi te tiens-tu éloigné ?», et appelé à revivre son espérance contre tout espoir humain, ne cesse de l’implorer : «... ne garde pas le silence... Mon Dieu lève-toi pour me rendre justice...» (Psaumes 10 et 35)»

(CV avec Reuters et l'Œuvre d'Orient)

 








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