2016-01-02 19:44:00

Parole de Dieu pour l’Epiphanie du Seigneur


Théodore Loko, Ambassadeur du Bénin près le Saint Siège, nous propose la méditation sur les lectures de l’Epiphanie du Seigneur

 

(RV) Les trois lectures de ce dimanche de l’Epiphanie nous font comprendre que le salut de Dieu est pour tous, sans exception.

Le livre d’Isaïe (première lecture) annonce la fin d’une période sombre : « Debout, resplendis ! Elle est venue la lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi ! » C’est le salut de Dieu qui est donné à son peuple. C’est une période nouvelle et heureuse qui commence. Même les contrées lointaines reconnaîtront le Seigneur. Ces foules qui se mettent en route vers la lumière nous font penser aux mages venus d’Orient. Comme eux, nous sommes tous appelés à aller vers celui qui est la lumière du monde.

Dans l’Évangile, saint Matthieu nous propose des pages bien plus modestes. Il nous parle de ces mages venus d’Orient. Ils ont découvert une étoile qui annonçait la naissance d’un nouveau roi. Ils ont tout quitté, ils se sont mis en route pour se prosterner devant ce Roi. C’est ainsi que des païens sont les premiers adorateurs du Fils de Dieu. C’est déjà une annonce de ce qui se passera après la résurrection : la lumière qui brille dans la nuit de Bethléem rayonnera jusqu’aux extrémités de la terre.

Le récit illustre à merveille le rassemblement des peuples autour du Christ mais aussi les oppositions qu’il suscite. Les mages venus d’Orient sont des semi-magiciens, semi hommes de science, qui scrutent les astres. A la vue du lever d’une étoile nouvelle, ils ont compris qu’un personnage important venait de naître. Ils sont étrangers au judaïsme qui, lui, scrute les écritures et méprise ces païens qui croient savoir ce qui va advenir en observant le ciel (Is 47, 13).

Science ou charlatanisme, bonne ou mauvaise raison, toujours est-il que les mages ont le mérite de s’être mis en route. Mais parvenus à Jérusalem, ils ont besoin des autres - civils et religieux - et des écritures pour être orientés avec justesse : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? ». C’est seulement quand ils ont puisé à cette source (Matthieu cite Michée 5,1-3 et 2 Sam 5,2 entremêlés) que l’étoile les guide à Bethléem. Il est probable que cette étoile renvoie à la prophétie du mage païen Balaam que le judaïsme interprétait comme une annonce du Messie : « Un astre se lève, issu de Jacob, un sceptre se dresse, issu d’Israël » (Nb 24,17). Voici donc les mages offrant leurs présents comme annoncé dans le psaume 71 et se prosternant devant l’enfant.

Ce bébé en qui des païens reconnaissent le roi des Juifs n’est à l’évidence pas une bonne nouvelle pour Hérode qui craint la concurrence ni pour le Sanhédrin qui ne se déplace pas : il ne sert à rien de connaître les écritures si on ne les écoute pas ou si on les instrumentalise comme le fera Hérode! Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu !

L’apôtre Paul va dans le même sens. Son message fait suite au bouleversement extraordinaire qu’il a vécu sur le chemin de Damas. Il y a reçu une grande révélation : le salut de Dieu n’est pas réservé au seul peuple que Dieu s’est choisi. Il est également offert aux nations païennes du monde entier. Toutes « sont associées au même héritage ». Cette révélation extraordinaire fait exulter le cœur de Paul. En Jésus ressuscité, c’est l’amour universel de Dieu qui a le dernier mot sur la violence et le rejet. (KS)








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