(RV) Entretien – La fin d’année 2015 est tendue au Niger. À la
mi-décembre, le futur siège du parti au pouvoir a été mitraillé. Quelques jours plus
tard, le 17 décembre, le gouvernement annonce qu’une tentative de coup d’État a été
déjouée. Neuf officiers de l’armée ont été arrêtés. Selon le pouvoir, ils prévoyaient
de mener leur coup de force le vendredi 18 décembre, jour de la fête nationale du
Niger. Selon le ministre de l’Intérieur, les putschistes étaient "suivis depuis
près d’un mois".
Mais l’opposition n’est guère convaincue par cette histoire et émet des "réserves",
allant jusqu’à dire qu’il s’agit d’un "coup de force" de la part du président
Mahamadou Issoufou en vue des élections de février 2016.
Cette tentative de coup d’État arrive en effet dans un moment délicat. Le 21 février
2016, les Nigériens sont appelés aux urnes pour élire leur président et leurs députés.
Mahamadou Issoufou brigue un second mandat. Or, les relations entre le pouvoir sortant
et l’opposition sont perturbées par l’organisation de cette élection. En cause, le
fichier électoral qui a été validé par le gouvernement, mais qui est contesté par
l’opposition. Du coup, la Commission électorale nationale indépendante, la Céni, va
le "soumettre au contrôle" de l’Organisation internationale de la francophonie
(OIF), comme le réclamaient les partis d’opposition.
Emmanuel Grégoire, directeur de recherche à l’IRD, l’Institut de recherche
pour le développement, revient avec Xavier Sartre sur ce climat tendu et
sur les pierres d’achoppements entre le pouvoir du président Issoufou et ses opposants.
(BH-XS)
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