2015-12-24 18:36:00

Mgr Sorondo : le programme de François, ce sont les Béatitudes


(RV) Entretien - La révolution de Jésus, c’est la “révolution de la tendresse”, nous le voyons en particulier à Noël, et c’est quelque chose que nous répète souvent le Pape François. C’est un message pas toujours facile à mettre en pratique et à comprendre dans notre société. Par où commencer, aussi ici au Vatican, aussi dans le travail au service du Successeur de Pierre ? Alessandro Gisotti a recueilli la réflexion d’un des plus proches collaborateurs de François : l’archevêque argentin Marcelo Sanchez Sorondo, chancelier des académies pontificales des sciences et des sciences sociales.

«Cette idée du Pape est très forte et elle est en elle-même l’idée de la Bible et du Christ lui-même. Qu’est-ce qu’on peut faire ? La première chose, c’est de chercher à suivre le Pape et de n’avoir aucune réticence, parce qu’il est effectivement en train de nous montrer la radicalité de l’Évangile. Il n’est ni de gauche ni de droite, il n’est pas au-dessus ou en-dessous : il veut simplement appliquer les Béatitudes ! Et qu’est-ce  qu’il promet à ceux qui sont justes, ceux qui pardonnent, ceux qui aiment la justice et sont opérateurs de paix, qui ont le cœur pur ? Le Seigneur promet : « Ils possèderont la terre. » Pas les riches, mais ceux qui sont comme Saint François. « Ils seront appelés Fils de Dieu et ils verront Dieu ». Ce sont les trois promesses que le Seigneur fait à ceux qui vivent en accord avec les Béatitudes. Et voyez que cela est le programme du Seigneur, de l’Évangile ! Il n’y a pas d’autre programme ! Donc le Pape ne fait rien d’autre que de mettre en pratique ce programme. Parce que la première chose, pour nous , est de suivre le Pape, de bien le comprendre, de chercher à bien le comprendre dans le sens profond de ce qu’il veut porter en avant, d’autant plus dans cette ouverture pour signifier l’essence de Dieu lui-même, qui est la Miséricorde, dans l’Année Sainte.

En 2015 nous avons vu un grand engagement du Pape, non seulement pour les Créatures, mais aussi dans la défense justement de la Création, avec l’encyclique Laudato Si’, mais aussi avec le soutien direct et clair à un accord à la conférence de Paris sur le climat. Certains se sont étonnés, en soutenant qu’un souverain pontife ne devrait pas s’occuper de ces choses, de l’environnement. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Je crois que ceux que ceux qui s’en sont étonnés, et nous savons qui ils sont, se sont étonnés parce qu’ils défendent l’intérêt privé. Le Pape s’appelle François et Saint François manifeste la réalisation pratique du fait que toutes les choses sont créées par Dieu et ont un ordre en Dieu. Nous avons étudié le Traité de la Création et Saint Thomas introduit la Création dans le thème de Dieu : toutes les choses ont un rapport avec Dieu car elles sont créées et destinées à Dieu. Joseph Ratzinger disait que un des traités qu’il faut repenser est justement le Traité de la Création.

C’est une chose extraordinaire que le Pape, dans cette encyclique Laudato Si’, ait parlé de la conversion écologique. Son encyclique, en définitive, a aussi un sens de justice : ce qui est clair est que traiter mal la Création, le fait de ne pas respecter ses lois, produit un boomerang qui va contre l’homme lui-même. Cela produit plus de pauvreté, de migrations, de formes plus extrêmes de marginalisation. Ce sont toutes ces choses qui sont rassemblées dans ce que le Pape appelle "la mondialisation de l’indifférence". Le Pape veut que la dignité et la liberté soient reconnues à tous les êtres humains. Et il est particulièrement préoccupé par les nouvelles formes d’esclavage.»

(CV)








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