2015-12-24 17:02:00

En Turquie, les chrétiens se serrent les coudes pour Noël


(RV) En Turquie, la petite minorité chrétienne vit Noël dans la joie malgré les tensions politiques et l’insécurité régionale. Dans ce pays, le 25 décembre est une journée de travail comme les autres, y compris pour les chrétiens même si le consumérisme et les décorations liés aux fêtes de fin d’année sont présents partout.

Première région évangélisée par les Apôtres hors Palestine, le territoire de la Turquie actuelle fut l’un des bastions du christianisme, mais les massacres, expulsions et conversions forcées en ont réduit le nombre à quelques centaines de milliers. Face à leur situation ultra-minoritaire, les chrétiens de Turquie se serrent les coudes et parviennent à dépasser leurs divisions en se rencontrant autour de leur foi commune. Leur faiblesse, c’est la non-reconnaissance juridique de leurs institutions.

Plus qu’ailleurs, a confié le vicaire apostolique d’Anatolie à nos confrères de la rédaction italienne, on comprend l’urgence de la réconciliation et de la miséricorde, dans leurs dimensions civile, politique et culturelle. Mgr Paolo Bizzeti voudrait que chaque groupe social et chaque groupe religieux reconnaisse sa part de responsabilité dans le mal et dans la violence ambiante. En Turquie, explique-t-il, «le présent est alourdi par un passé conflictuel qui a laissé son empreinte de violence et de volonté de domination».

Aujourd’hui la majorité de la population veut la paix et accepte le pluralisme. Mais ces sentiments devraient se traduire par un programme politique. La Turquie retrouverait alors son autorité sur la scène internationale. Mgr Bizzeti met en garde contre deux dangers : d’une part l’alarmisme, la peur en partie entretenue par les médias qui porte parfois à ériger des murs sans raison valable ; l’autre danger c’est l’indifférence, le fatalisme la résignation. Pour conjurer ces deux tentations, il faut s’informer, se connaître, se rencontrer. Le vicaire apostolique d’Anatolie estime qu’il est de son devoir d’aider les communautés occidentales à rencontrer l’Orient turc. «En Turquie, les Occidentaux découvriraient une population qui aime mettre au monde des enfants, qui a su rejeter ses peurs et ses divisions pour accueillir généreusement les réfugiés venus de Syrie et d’Irak».

(CV-RF)

 








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