2015-11-21 17:51:00

Des responsables sunnites dénoncent les exactions de Daech


(RV) Entretien - Le grand imam d'Al-Azhar, prestigieuse institution de l'islam sunnite basée au Caire, a estimé ce samedi qu'il était injuste d'attribuer à l'islam les crimes commis par des groupes terroristes. «Le terrorisme n’a pas de religion», a affirmé le cheikh Ahmed Al-Tayeb à l’ouverture du réunion du Conseil des sages musulmans, une institution regroupant des dignitaires musulmans de divers pays.

Le grand imam, dont l’allocution a été retransmise à la télévision publique, a qualifié de terrorisme les actes islamophobes commis en Europe après les attentats de Paris, des actes qui nourrissent l’idéologie terroriste. Il a également appelé à faire la distinction entre l'islam, ses principes, sa culture et sa civilisation, et une petite minorité qui ne représente rien par rapport à l'ensemble des musulmans pacifiques. Depuis les attentats de Paris, des actes islamophobes ont été recensés dans plusieurs pays européens, notamment en France où une jeune femme voilée a été agressée mercredi à Marseille.

Dans un communiqué, le Conseil des sages musulmans a pour sa part condamné toutes les formes de terrorisme, soulignant que les premières victimes du terrorisme contemporain étaient les musulmans. Al-Azhar qui a elle aussi sévèrement condamné les attaques de l'organisation djihadiste État islamique, affiche une volonté de promouvoir un islam modéré et le dialogue avec les chrétiens. Elle a proposé notamment de former des imams modérés pour la France et l'Europe. 

Frère Rémi Chéno, vit au Caire où il est secrétaire général de l’Institut dominicain d’études orientales. Interrogé par Xavier Sartre revient sur ce que représente le califat et sur la nature de l’État islamique.

Par ailleurs, le nouvel ambassadeur d’Egypte a présenté ses lettres de créance au Pape François ce samedi matin. Diplomate apprécié et chevronné, Hatem Seif El Nasr a été notamment ambassadeur à Paris puis à Londres. Il succède à Madame Wafaa Bassim, qui représentait depuis février 2014 la République arabe d’Egypte auprès du Saint-Siège.

Des tensions avaient surgi entre les deux parties en 2011, après un attentat meurtrier contre une église copte-orthodoxe d’Alexandrie. Benoît XVI avait demandé publiquement que les chrétiens soient mieux protégés, condamnant la stratégie de violences à leur encontre. Ces propos avaient été perçus au Caire comme une ingérence. Mais ces tensions font partie du passé. Il y a quelques mois, le président al-Sissi a formellement invité le Saint-Père à accomplir une visite officielle en Egypte.

(CV-RF avec AFP)

 

 

 








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