2015-11-07 13:19:00

La sécurité sociale, garante du «droit au repos»


(RV) Le Pape François a reçu samedi 7 novembre 2015 les employés et les dirigeants de la sécurité sociale italienne, l’Istituto Nazionale della Previdenza Sociale (INPS). Des milliers de personnes se sont ainsi réunies place Saint-Pierre pour la première audience papale de l’histoire de leur institut.

Le Souverain Pontife a salué ces défenseurs de «certains droits liés à l’exercice du travail, basés sur la nature même de la personne humaine et sur sa dignité transcendante». Ainsi est confié à ces milliers de personnes ce que le Saint-Père définit comme «la protection du droit au repos». Un repos «soutenu et légitimé par une large série de prestations sociales, allant du jour de pause hebdomadaire aux vacances, et auxquels chaque travailleur a droit». Dieu appela l’homme à se reposer, comme il le fit lui-même au septième jour. «Le repos, dans le langage de la foi, a donc en même temps une dimension humaine et divine.»

Mais le repos ne doit pas être une «simple abstention de la fatigue ou de l’engagement ordinaire», mais un «temps qui permette de prendre soin de sa vie familiale, culturelle, sociale et religieuse». Pour se faire, l’INPS est en Italie un acteur incontournable: «Dans la multiplicité des services que vous rendez à la société, aussi bien en termes d’assistance que de providence, vous contribuez à poser les bases pour que le repos puisse être vécu dans une dimension authentiquement humaine, et pour cela ouverte à la possibilité d’une vive rencontre avec Dieu», a lancé le Pape.

L’INPS, comme n’importe quelle autre sécurité sociale dans le monde d’ailleurs, est «appelée à faire face à des défis toujours plus complexes», provenant «de la société d’aujourd’hui, avec la fragilité de ses relations, ainsi que du monde du travail, frappé par le chômage et par la précarité des garanties qu’il réussit à fournir».

Mais les temps ont changé. Il était par le passé «commun d’associer la retraite avec l’entrée dans le troisième âge, pour profiter du repos mérité et offrir savoir et conseil aux nouvelles générations». Or ce n’est plus le cas, explique le Pape: «L’éventualité du repos est parfois anticipée, diluée dans le temps, parfois renégociée jusqu’à des extrémismes aberrants, comme celle qui arrive à dénaturer l’hypothèse même d’une cessation de travail». Mais d’un autre côté, il y a toujours «les exigences d’assistance, pour celui qui a perdu ou n’a jamais eu un travail, comme pour celui qui est contraint de l’interrompre pour les raisons les plus diverses».  

Le travail des employés de l’INPS est ainsi de faire en sorte «que ne manquent pas les subventions indispensables pour la subsistance des chômeurs et de leur familles. Que ne manque pas une attention privilégiée au travail des femmes, à l’assistance à la maternité qui doit toujours protéger la vie qui nait. Que ne manque pas l’assurance pour la vieillesse, pour la maladie, pour les accidents du travail. Que ne manque pas le droit à la retraite».

«Le travail ne peut pas être un simple engrenage dans le mécanisme pervers qui broie les ressources pour obtenir des profits toujours plus grands, condamne le Saint-Père. Il ne peut donc pas être prolongé ou réduit en fonction du gain de peu de personnes et de formes productives qui sacrifient les valeurs, les relations et les principes». Car cela crée de nouveaux exclus, regrette-t-il enfin. (AG)








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