Les entrepreneurs: "des missionnaires de la dimension sociale de l’Évangile"

(RV) Il a été question d’économie ce samedi 31 octobre au Vatican, car l’Union chrétienne des Entrepreneurs et Dirigeants italiens a été reçue par le Pape François. Cette institution rassemble les entrepreneurs catholiques qui, comme tels, sont « appelés à vivre la fidélité à l’Évangile et à la Doctrine de l’Église », que ce soit en famille, au travail ou dans la société. Un témoignage indispensable leur a rappelé le Pape. Bernard Decottignies

Les entrepreneurs, s’ils sont catholiques, ont pour objectif d’être « des artisans du développement pour le bien commun ». Et pour ce faire, la formation chrétienne est essentielle, dans un approfondissement du Magistère social de l’Église. Le Pape a donc encouragé toutes les activités de formation qui amènent les entrepreneurs à être des ferments dans le monde de l’entreprise.

S’inspirant de la Doctrine Sociale de l’Église, « le monde de l’entreprise peut devenir lieu de sanctification », par l’engagement de chacun à construire « des rapports de fraternité » entre entrepreneurs, dirigeants et travailleurs, en favorisant la collaboration dans l’intérêt commun.

Le Pape s’est inquiété tout spécialement de la qualité de la vie professionnelle des employés. De l’harmonie entre travail et famille. « Je pense en particulier aux travailleuses » pour que leur droit à un travail soit pleinement reconnu, tout comme leur vocation à la maternité et à leur présence en famille. « Un défi ».

L’accent a aussi été mis sur le respect de l’environnement. Pour François, cet appel des entrepreneurs catholiques à être « des missionnaires de la dimension sociale de l’Évangile dans le monde difficile et complexe du travail, de l’économie et de l’entreprise, comporte aussi une ouverture et une approche évangélique aux diverses situations de pauvreté et de fragilité ». Le Pape ne pouvait que se féliciter, à l’approche du Jubilé de la Miséricorde, de toutes les initiatives de partage et de solidarité soutenues par les entrepreneurs catholiques partout en Italie. Mais l’assistanat et la charité ne sont pas tout, « il est nécessaire d’orienter l’activité économique dans une vision qui tienne compte de l’Évangile ». Faire croître un esprit de subsidiarité, affronter les défis éthiques et de marché, avant tout créer de bonnes opportunités de travail.

Et par le simple fait que l’entreprise poursuit des objectifs d’intérêt général, comme le développement économique, l’innovation et l’emploi, elle devrait être défendue notamment par les institutions, mais aussi les entrepreneurs eux-mêmes, les économistes, les agences financières et bancaires. Avec honnêteté et responsabilité. L’économie et l’entreprise ont besoin d’éthique pour fonctionner correctement. Une éthique qui place au centre la personne et la communauté.

(MD-BD)