2015-10-26 13:15:00

Le Pape François reçoit le pèlerinage mondial des Gitans


(RV) Un pèlerinage mondial des Gitans se tient en ce moment à Rome, 50 ans après la visite de Paul VI dans un camp rom de la ville éternelle qui marqua le début de l’engagement pastoral de l’Église vis-à-vis du peuple gitan, et qui porta ses fruits comme en témoigne le nombre croissant de vocations sacerdotales, de diacres et religieux.

Ce lundi matin, le Pape François a reçu des milliers de Gitans, foulards à pois ou jaune autour du coup, venus avec leurs guitares pour offrir à François quelques unes de leurs chansons.

Après avoir entendu le témoignage de plusieurs Tziganes ou Roms (l’une d’elle a même demandé à François de la baptiser avec ses trois enfants), le Pape a dénoncé les conditions précaires dans lesquelles ils sont souvent contraints à vivre, mais il les a également encouragés à se comporter en bons chrétiens et à envoyer leurs enfants à l’école pour leur permettre de devenir des « citoyens actifs » de la société.

« Nous ne voulons plus assister à des tragédies familiales : un enfant qui meurt de froid ou dans les flammes, qui tombe aux mains de personnes dépravées ». Le Pape, en se rendant dans les périphéries de Rome a pu voir leurs conditions de vie précaires, dues à la négligence, au manque de travail et de moyens de subsistances. « Je connais les difficultés de votre peuple ». François qui les a salué en langue tzigane sous les applaudissements, souligne que dans la perspective d’une coexistence pacifique, « l’ordre moral et social supposent que chaque être humain puisse jouir des droits fondamentaux » et que ces derniers répondent à leurs devoirs.

« Il est temps d’éradiquer les préjugés séculaires, les méfiances réciproques qui sont souvent à la base de la discrimination, du racisme et de la xénophobie ». Le Pape espère que l’Évangile de la miséricorde puisse secouer les consciences, « ouvrir nos cœurs » et que nous tendions la main. Mais le Pape les invite aux aussi à se montrer protagonistes du changement.

« Je vous exhorte les premiers (…) à construire des périphéries plus humaines, des liens de fraternités et de partage. Vous avez cette responsabilité », leur dit le Pape. Comment faire ? « En étant des bons chrétiens, et en évitant tout ce qui n’est pas digne de ce nom : fausseté, escroqueries et embrouilles ». Le Pape les encourage à ne pas donner d’occasions aux médias et à l’opinion publique de parler mal d’eux, et à suivre les traces du bienheureux Zeffirino Gimenez Malla, un nom acclamé dans la salle. Surnommé El Pelé, ce laïc gitan, membre du Tiers-ordre franciscain, tué en Espagne en 1936, fut béatifié en 1997 par Jean-Paul II. Il est le bienheureux patron des Roms et des Sinti.

Les gitans sont « les protagonistes de leur présent et de leur futur ». Comme tous les autres, ils peuvent contribuer au bien et au progrès de la société, en respectant les lois, en obéissant à leurs devoirs mais aussi en favorisant l’émancipation des nouvelles générations. « N’empêchez pas vos enfants d’aller à l’école ! » répète François. C’est le devoir des institutions civiles de garantir des parcours éducatifs adéquats, mais c’est aux adultes gitans de s’assurer que leurs enfants vont à l’école pour qu’ils puissent devenir « des citoyens actifs » de la société. Car aujourd’hui, constate le Pape, « le très faible niveau d’éducation de beaucoup de vos jeunes représente le principal obstacle à leur entrée dans le monde du travail », et ainsi à leur intégration.

Le Pape François a posé deux petites couronnes d'or sur la tête de la Madone des gitans et de l’Enfant Jésus. Il a ensuite prié la Vierge qui elle aussi a connu la fuite et la pauvreté, à accueillir le peuple gitans sous sa protection et à les faire aimer et suivre Jésus pour qu’ils deviennent évangélisateurs. François a fait prier l’Ave Maria à la foule de Roms, Tziganes et Sinti réunis en salle Paul VI.

 








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