2015-10-24 15:40:00

Le message des pères synodaux aux victimes des conflits dans le monde


(RV) Si les évêques débattent de la famille depuis trois semaines maintenant, ils n’ont pas oublié pour autant l’actualité et les drames dont sont victimes souvent les familles, comme au Moyen-Orient, sur le continent africain ou encore en Ukraine. C’est à toutes ces personnes que sont allées les « pensées » des pères synodaux, dans une déclaration à laquelle ils ont aussi associé les délégués fraternels, ainsi que les auditrices et auditeurs participants à l'assemblée synodale.

« Depuis des années désormais, à cause des conflits sanguinaires en cours, les familles sont victimes d’inouïes brutalités, écrivent les évêques. Leurs conditions de vies se sont encore aggravées ces derniers mois et semaines ». Ils dénoncent alors l’utilisation d’armes de destruction massive, les tueries sans distinction, les décapitations, l’enlèvement d’êtres humains, la traite des femmes, le recrutement d’enfants, la persécution à cause de la croyance ou de l’ethnie, la dévastation des lieux de culte, la destruction du patrimoine culturel. Autant d’atrocités qui « ont contraint des milliers de familles à fuir de leur propre maison et à chercher refuge ailleurs, souvent dans des conditions précaires ». « Elles sont en ce moment empêchées de rentrer et d’exercer leurs droits à vivre dans la dignité et la sécurité sur leur propre terre », regrettent les pères synodaux, ce qui contribuerait « à la reconstruction et au bienêtre matériel et spirituel des pays respectifs ».

« Dans ce contexte dramatique, les principes fondamentaux de la dignité humaine et de la coexistence pacifique et harmonieuse entre les personnes et les peuples, les droits les plus élémentaires que sont la vie, la liberté religieuse et le droit humanitaire international, sont continuellement violés », poursuivent les prélats, qui expriment leur proximité aux patriarches, aux évêques, aux prêtres, aux consacrés, aux fidèles et à tous les habitants du Moyen-Orient. Ils leur manifestent aussi leur solidarité et les assurent de leurs prières. Ils pensent à toutes les personnes séquestrées et demandent leur libération. Enfin, ils joignent leurs voix aux « cris de tant d’innocents : plus de violences, plus de terrorisme, plus de destructions, plus de persécutions ! Que cessent immédiatement les hostilités et le trafic des armes ! »

La paix par le dialogue et la diplomatie

Alors que les grandes puissances comme les États-Unis et la Russie bombardent les différents belligérants en Syrie et en Irak, les évêques affirment que « la paix au Moyen-Orient ne doit pas être imposée par la force, mais avec des décisions politiques respectueuses des particularités culturelles et religieuses des différentes nations et des réalités diverses qui les composent ». Tout en remerciant notamment la Jordanie, le Liban, la Turquie et de nombreux pays européens pour l’accueil des réfugiés, les pères synodaux lancent un appel à la communauté internationale pour que « les intérêts particuliers soient mis de côté » et que dans la recherche de solutions, « on s’en remette aux instruments de la diplomatie, du dialogue, du droit international ».

La déclaration rappelle les paroles du pape François, lors de son discours à Jérusalem, le 26 mai 2014, lorsqu’il a lancé : « toutes les personnes et les communautés qui se reconnaissent en Abraham : que l’on se respecte et que l’on s’aime les uns les autres comme frères et sœurs ! Apprenons à comprendre la douleur de l’autre ! Que personne n’instrumentalise le nom de Dieu pour la violence ! Travaillons ensemble pour la justice et la paix ! »

Les pères synodaux sont « convaincus que la paix est possible et qu’il est possible de mettre un terme à la violence en Syrie, en Irak, à Jérusalem et dans toute la Terre sainte. La réconciliation est le fruit de la fraternité, de la justice, du respect et du pardon »« Notre unique désir, comme celui des personnes de bonne volonté qui forment la grande famille humaine, est que l’on puisse vivre en paix », concluent les évêques, citant l’exhortation apostolique de Benoît XVI en 2012, Ecclesia in Medio Oriente, après le synode sur le Moyen-Orient deux ans plus tôt : « Puissent les juifs, les chrétiens et les musulmans découvrir dans l’autre croyant un frère à respecter et à aimer pour donner en premier lieu sur leurs terres le beau témoignage de la sérénité et de la convivialité entre fils d’Abraham ».                                                                                                                                        








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