2015-10-10 17:10:00

Méditation du XXVIIIème dimanche du Temps ordinaire


Le Père jésuite Lentiampa Shenge Adrien, nous introduit à la méditation avec les textes du XXVIIIème dimanche du temps ordinaire :

L’évangile de ce vingt-huitième dimanche de l’année liturgique nous propose l’histoire de la rencontre de l’homme riche avec le Christ. Ce texte nous est bien connu.

Pour notre méditation d’aujourd’hui, il serait peut-être bon de nous arrêter d’abord sur ce qui fait mettre cet homme en route. L’évangile nous dit qu’il accourt et tombe à genoux devant Jésus. C’est qu’il est habité par une question qui lui tient vraiment à cœur : « ce qu’il doit faire pour avoir la vie éternelle en héritage ». Quel que soit ce que sera sa réaction par la suite, déjà la préoccupation qui habite cet homme peut, à elle seule, être pour nous une occasion de nous demander si nous nous préoccupons vraiment de notre vie éternelle, de notre salut.

Le texte de l’évangile nous dira, par la suite, que, du point de vue de l’observance des règles de la religion, cet homme était parfaitement en ordre. Malgré cela, il sent qu’il doit faire encore davantage. C’est que pour lui, la vie éternelle ne s’obtient pas seulement dans la pure observance de certaines règles : il y a un plus, et il veut l’entendre de celui qu’il appelle « bon maître ».

Désirons-nous, nous aussi entendre du Seigneur la parole qui donne vie ? Cherchons-nous auprès de lui le sens véritable de notre existence ? La parole de Dieu, l’Ecriture Sainte, est encore et toujours pour nous une parole vivante, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants, comme nous le dit la deuxième lecture de ce dimanche ? Elle est encore ce qui jauge nos actes et nous permet de faire les choix dans la vie ?

Si tel est le cas, nous devons savoir que la parole de Dieu nous désarçonnera toujours, car elle ne cessera jamais de nous faire quitter nos sécurités propres. Elle nous demandera d’abandonner nos multiples richesses pour trouver dans le Christ le sens véritable de notre vie.

Pierre et les autres apôtres l’ont compris, eux qui ont tout quitté pour suivre Jésus. Certes, d’aucuns diront au sujet du groupe des apôtres : « qu’ont-ils réellement quitté, puisqu’ils n’étaient que des pécheurs des poissons et n’avaient donc pas de grande richesse ? ». Ce n’est pas tant la quantité de ce que l’on quitte, la grandeur des sacrifices que l’on s’impose qui importe, mais celui pour qui on le fait. D’ailleurs, la richesse dont parle l’évangile ne consiste pas seulement aux biens matériels ; elle peut aussi renvoyer aux biens spirituels (comme le pur respect des préceptes religieux), ou encore et, même, à certains « péchés mignons » auxquels nous tenons tant... En un mot, tout ce qui peut nous amener à nous fier essentiellement à nous-mêmes, au lieu de se fier d’abord au Seigneur.

A noter que Jésus ne condamne pas cet homme, ni ne reprouve sa richesse. D’ailleurs, à lire bien l’évangile d’aujourd’hui, on peut conclure que tous ces biens, cet homme les avait gagnés honnêtement, puisqu’il est dit qu’il a observé tous les commandements, depuis sa jeunesse. Seulement, ces grands biens, gagnés pourtant honnêtement, ont fini par devenir pour lui source de tristesse et un empêchement pour accueillir la parole du Seigneur. En fin de compte, on dirait que tous ses biens, toute sa richesse le possédait plus que lui la possédait. Cet homme avait perdu la liberté et la légèreté du cœur qui rendent capable d’accueillir le regard amoureux de Jésus et de se mettre à sa suite.

Demandons au Seigneur, en ce dimanche, de garder notre cœur capable de recevoir sa parole et d’en vivre.

 








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