2015-09-24 00:12:00

Qui était Junípero Serra ?


(RV) En canonisant Junípero Serra, le Pape François a donné à l'Eglise nord-américaine son premier Saint hispanique. Si le Pape François suscite l’enthousiasme au sein de la population américaine, cette canonisation équipollente (sans miracle reconnu) de Junípero Serra ce mercredi au sanctuaire national de l’Immaculée conception à Washington est loin de faire l’unanimité. L’évangélisateur de la Californie est un franciscain espagnol du XVIII ème siècle, théologien réputé, missionnaire en Amérique du Nord. Né à Majorque dans les Baléares en 1713, il est mort à Monterrey en 1784 après avoir fondé de nombreuses missions dans le Nouveau monde.

La majorité des grandes villes de Californie, San Diego, Los Angeles, San Francisco ont été fondées par des missionnaires catholiques, notamment par le Père Serra. Ses détracteurs lui reprochent d’avoir éradiqué la culture des indiens locaux. La Congrégation pour la cause des Saints a répondu à ces critiques en soulignant que Junipero Serra était certes un homme de son temps, mais qu’il s’était fait au contraire l’avocat des populations autochtones auprès des autorités politiques et militaires et risqué sa vie pour eux.

Un défenseur de la dignité des autochtones

Selon Guzmán Carriquiry Lecour, vice-président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, de nombreux témoignages attestent de la défense par Junípero Serra des femmes indigènes violées par les colons espagnols. À l’occasion d’une messe célébrée au Collège pontifical nord-américain, début mai, le Souverain Pontife avait défendu la mémoire du franciscain et loué son dévouement pour les plus pauvres et son zèle dans sa réponse à suivre l'appel de Dieu. Le Pape n'a d'ailleurs pas manqué de le rappeler de nouveau lors de son homélie ce mercredi.

Junípero Serra a dénoncé les traitements inhumains infligés aux Indiens, il s’est opposé à leur mise à mort même lorsque les indiens ont tué ses frères missionnaires, il a essayé de les préparer au choc des civilisations inévitable en raison de l’avancée de la colonisation européenne. Pour l’Eglise américaine il s’agit de la première canonisation d’un saint hispanique, alors que près de la moitié des catholiques américains sont d’origine hispanique. La hiérarchie américaine s’est réjouie de ce cadeau fait à la Californie et aux Amériques. Le Pape Jean-Paul II avait demandé pardon aux peuples amérindiens en 1992. (Avec Imedia)








All the contents on this site are copyrighted ©.