Méditation du XXIIIème dimanche du Temps ordinaire

Le Père jésuite Rigobert Kyungu nous introduit à la méditation avec les textes du XXIIIème dimanche du Temps ordinaire :

Frères et sœurs,

Les lectures de ce dimanche nous invitent à nous intéresser aux pauvres, parce qu’ils sont la prédilection de Dieu. Dans la première lecture Isaïe annonce la venue du Seigneur qui vient sauver ceux qui s’affolent, et guérir l’aveugle, le sourd, le muet et le boiteux. Dans la deuxième lecture saint Jacques affirme que Dieu a choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde pour les rendre riches de la foi, et héritiers de son royaume. Et dans l’évangile c’est Jésus lui-même qui traduit cette compassion de Dieu pour les pauvres en guérissant un sourd-muet. Dans notre méditation, nous nous arrêterons surtout sur l’épisode de la guérison du sourd-muet, qui exprime bien ce que disent les autres lectures. 

En guérissant le sourd-muet, Jésus le réintègre dans sa communauté. En effet, c’est un groupe de gens qui a présenté cet homme à Jésus. Cet homme a connu l’isolement au sein de ce groupe. Il ne pouvait ni entendre ce que l’on disait, ni parler pour exprimer sa pensée. Il a vécu dans une situation d’extrême pauvreté. Jésus le rend capable de participer pleinement à la vie de son groupe en le guérissant de son mutisme et de sa surdité. C’est là un appel pour nous à être attentifs à ceux qui parmi nous ont des difficultés particulières pour s’intégrer dans la communauté. Savons-nous donner à chacun la chance de s’exprimer, d’être entendu, et de participer pleinement à la vie de la communauté, ou bien voulons-nous toujours parler à la place des autres et dicter ce qu’ils doivent être et devenir ?

Grâce à l’évolution de la technologie, nous pouvons admirer les progrès réalisés pour aider les personnes handicapées. Beaucoup d’outils ont été fabriqués pour leur permettre d’être indépendants et de participer pleinement à la vie de la société. Mais ces efforts devraient encore se multiplier dans certaines sociétés. En effet, il y a encore des endroits où les personnes handicapées sont marginalisées et négligées. Il y a par exemple des familles qui se gênent à présenter une personne handicapée aux visiteurs et préfèrent l’enfermer dans sa chambre. Ce genre de comportement devrait être banni dans notre société et dans nos familles. L’évangile d’aujourd’hui nous invite à aider toute personne à s’intégrer dans la société, et à participer pleinement à ses projets.

Frères et sœurs, les textes de ce dimanche nous apprennent aussi que nous pouvons, nous aussi être des sourds et des muets spirituels. Nous avons besoin de Jésus pour nous guérir et ouvrir les oreilles de notre cœur. En effet, nous sommes parfois insensibles à l’appel des autres, notamment au cri du pauvre. Et parfois nous souhaitons que les autres nous écoutent sans que nous ne les écoutions… Nous devrions nous interroger sur notre esprit d’écoute. En définitive, notre surdité nous empêche aussi d’écouter Jésus dans sa parole.

Notre surdité spirituelle a besoin d’être guérie. Il en est de même pour notre mutisme spirituel ; il advient lorsque nous nous fermons à tout dialogue et cherchons à nous enfermer sur nous-mêmes sans révéler ce qui se passe dans notre cœur. En agissant ainsi, nous fermons la voie à toute possibilité de cheminer avec notre prochain. Poussé à l’extrême, ce mutisme peut devenir refus de prier et de nous adresser à Dieu. Ouvrons notre cœur à Jésus et présentons-le lui afin qu’il le touche et le guérisse.

Frères et sœurs, en demandant au Seigneur de nous rendre attentifs aux plus petits parmi nous, prions aussi pour nous-mêmes afin qu’il nous guérisse de notre surdité et de notre mutisme spirituels. Amen.