Les Evêques de Colombie et du Venezuela appellent au dialogue

(RV) Les évêques de Colombie et du Venezuela invitent leur pays respectifs à dialoguer. Ils ont tenu jeudi une réunion conjointe à Bogota pour discuter de la crise qui opposent les deux voisins. Les relations entre la Colombie et le Venezuela se sont envenimées ces dernières semaines provoquant une crise migratoire sans précédent à la frontière. Zone d'une intense contrebande favorisée par le voisinage de deux régimes économiques opposés, la frontière celle-ci a été fermée par Caracas le 21 août. Chaque jour, avec la bénédiction de douaniers corrompus, des tonnes d’aliments subventionnés par le régime socialiste du Venezuela, mais aussi des médicaments, du bétail, de l'essence passaient illégalement la frontière pour être revendus en Colombie. 

Alors que le Venezuela connait d'importantes pénuries depuis de longs mois, ces trafics sont considérés comme de véritables atteintes contre l'économie du pays. A la suite d’une attaque contre des militaires, le président vénézuélien Nicolas Maduro a décidé d’éradiquer les groupes mafieux qui, selon lui, tirent les ficelles de la contrebande, plus rentable que le trafic de drogue. Il a ordonné la fermeture de plusieurs postes-frontière et décrété l'état d'exception, qui s'est soldé par l’expulsion d’un millier d'immigrés colombiens, plusieurs milliers d'autres ayant fui le pays d'eux-mêmes, craignant des représailles. 

Violations des droits de l'homme 

Le gouvernement colombien l’a alors accusé de détourner l'attention des Vénézuéliens du chaos économique de leur pays à l’approche des législatives du 6 décembre. Depuis, la situation s'est considérablement tendue entre les deux voisins. La semaine dernière, ils ont rappelé leurs ambassadeurs respectifs. Dans une déclaration, les deux conférences épiscopales dénoncent sévèrement les expulsions de ressortissants colombiens installés au Venezuela et plaident en faveur du retour à la normale dans les plus brefs délais. Il faut certes trouver une solution aux problèmes qui ont surgi à la frontière, reconnaissent-ils, mais pas au détriment de la population. Or, selon la Commission Justice et Paix des évêques vénézuéliens, de graves violations des droits de l’homme sont signalées. Parmi les colombiens expulsées du territoire vénézuélien, beaucoup ont dû tout quitter.

Les évêques des deux pays demandent qu’ils puissent récupérer leurs biens et que les membres d’une même famille ne soit pas séparés. Ils souhaitent par ailleurs que la crise ne prenne pas une tournure idéologique ou politique et ne serve pas à entretenir des attitudes xénophobes. Pour donner l’exemple, les deux Eglises ont décidé de collaborer entre elles en signe de paix pour montrer qu’il est possible de vivre comme des frères. Une réunion extraordinaire de l'Unasur, union des nations sud-américaines, devrait se tenir le 8 septembre à Quito, en Equateur. L'organisation d'intégration régionale tentera de jouer un rôle de médiateur dans le conflit. (Avec News-orange et I-Télé)