2015-08-18 17:01:00

Cuba et le Saint-Siège fêtent 80 ans de relations diplomatiques


(RV) Le président cubain Raul Castro et le cardinal-archevêque de La Havane, Jaime Ortega, se sont rencontrés lundi pour faire le point des préparatifs de la visite du Pape François dans l’île du 19 au 22 septembre. Le ministre des Affaires étrangères était présent ainsi qu’un historien proche de l’Église cubaine, Eusebio Leal. Cette rencontre intervient dans un contexte festif alors que Cuba et le Saint-Siège célèbrent le 80° anniversaire de leurs rapports diplomatiques, instaurés officiellement en 1935, sous le pontificat de Pie XI, et qui n'ont jamais connu d'interruption malgré les changements de régime.

A l’époque, dans les années 1930, le secrétaire d’État du Saint-Siège n’était autre que le cardinal Eugenio Pacelli, futur Pie XII. Cuba créa une  Légation auprès du Siège apostolique et accrédita un Envoyé extraordinaire et Ministre plénipotentiaire. De son côté le Saint-Siège établit une nonciature apostolique à La Havane. Cuba fut alors l'un des premiers pays en Amérique latine à établir des relations diplomatiques avec le Vatican. Des liens existaient même depuis 1898, le Saint-Siège étant représenté par un délégué apostolique.

Ces 80 ans de relations officielles ininterrompues ont été jalonnés de moments historiques, et le récent rapprochement entre les Etats Unis et Cuba marque l’efficacité de la diplomatie du Saint-Siège qui a beaucoup œuvré pour obtenir ce résultat. Le Pape François s’est investi personnellement dans le dossier et si Raul Castro s’est rendu au Vatican en mai dernier c’était aussi pour le remercier de son intervention déterminante. Ce Pape latino-américain connaît bien les acteurs, les litiges et les leviers d’action possibles dans cette partie du monde.

Mais ses succès diplomatiques sont aussi l’héritage des gestes historiques de ses prédécesseurs. On se souvient de l’appel à la paix de Jean XXIII au moment de la crise des missiles de Cuba en 1962. En 1996, la rencontre entre Fidel Castro et Jean-Paul II avait permis à l’Eglise cubaine de sortir d’un isolement imposé par les autorités communistes. Deux ans plus tard, la visite du Pape polonais sur l'île avait redonné à l'Église locale une forte visibilité et une légitimité.

Par ailleurs le Vatican s’est toujours opposé à « l’embargo, qui frappe les innocents », ce qui a finalement amené les frères Castro, après des décennies de répression, à considérer l'Église comme une alliée sur la scène internationale. Sans valider les options idéologiques ou les orientations politiques de tous les États qui l’accueillent, le Pape s’efforce de favoriser la collaboration et l’apaisement. Et sa visite à Cuba avant de gagner les Etats Unis au mois de septembre ne manquera pas de porter ses fruits. 

 

 








All the contents on this site are copyrighted ©.