Les évêques du Pérou déplorent la détérioration morale de la société

(RV) Fin de semaine intense pour l’Église catholique du Pérou qui célèbre jusqu’à dimanche son X° congrès eucharistique national. Cet évènement coïncide avec la conclusion d’une Année Jubilaire convoquée pour marquer l’anniversaire de la création de l’archidiocèse de Piura, la première ville fondée par les Espagnols à l’époque coloniale le 15 août 1532. C’est dans cette ville que sont arrivés les premiers missionnaires et qu’a été érigée la première croix de ce territoire andin.

S’ils commémorent le passé, les évêques péruviens sont surtout préoccupés par la situation actuelle du pays. Ils ont récemment appelé à une réforme de l’État et à la mobilisation de toutes les énergies pour promouvoir une culture de la paix. Dans une note, ils portent un regard angoissé sur la société péruvienne : ils se disent ainsi alarmés par la généralisation de la violence quotidienne, par la corruption et le manque de sécurité ; ils s’inquiètent du surpeuplement croissant des établissements pénitentiaires, de l’élection de candidats liés au trafic de drogue, du manque de respect à l’égard des communautés indigènes et de l’usage irrationnel des ressources naturelles.

À propos de ce dernier point, un archevêque a fustigé l’irresponsabilité permanente des entreprises et la complicité silencieuse du gouvernement. La liste est consternante et traduit une grave détérioration morale de la société. Les évêques appellent les autorités à lutter contre la criminalité et ses réseaux, mais aussi à réhabiliter la politique et à garantir une pratique transparente du service public. L’Église catholique péruvienne est par ailleurs confrontée à un autre défi : la menace que représente le dynamisme des évangéliques. Regroupant 12,5% de la population, ils ont acquis droit de cité et leur prosélytisme ébranle l’influence de l’Église catholique. (avec La Croix)