2015-08-11 15:22:00

Le Pape François aide les migrants du centre Baobab, à Rome


(RV) Par l'entremise de l'aumônier pontifical, Mgr Konrad Krajewski, le Pape François a fait parvenir, ces dernières semaines, de l'alimentation et des médicaments aux migrants du centre Baobab, l’un des nombreux centres d’accueil pour réfugiés, près de la gare de Rome-Tiburtina. Il accueille environ 400 Érythréens, Somaliens et Soudanais, hommes et femmes, chrétiens et musulmans.

Mgr Krajewski, accompagné par des volontaires de la Garde suisse, a distribué lundi des vivres offerts par le Pape François : des pâtes, du lait, du riz, des biscottes, de l’huile… Cela fait en réalité plusieurs fois que cette opération est menée, dans une certaine discrétion. Il y a un mois, il avait aussi fait parvenir des médicaments, alors distribués par des volontaires de l’Unitalsi, l’association italienne qui organise entre autres, le transport des malades à Lourdes.

Interrogé par L'Osservatore Romano, Mgr Konrad Krajewski a expliqué la démarche du Saint-Père, dans une tonalité proche de celle de la Lettre de Saint-Paul aux Corinthiens : « La charité ne fait pas de différence de couleur, de race ou de religion, ne fait pas de distinction de lieux de provenance, elle va à la rencontre de celui qui est dans le besoin à n’importe quel moment et à n’importe quelle occasion : la charité du Pape François est pour toutes les personnes dans le besoin, à Rome, qui est son diocèse, pour ceux qui vivent dans la ville depuis longtemps, comme pour ceux qui sont à peine arrivés comme réfugiés, immigrés, demandeurs d’asile. »

Dans son édition du 11 août, L’Osservatore Romano souligne que l’aumônier pontifical est en première ligne dans ces journées d’été, alors que les urgences sociales sont plus dramatiques et plus urgentes.

« L’Évangile de la liturgie du jour parle de l’homme qui laisse les 99 brebis pour se mettre à la recherche de la centième brebis qui s’est perdue, Voila, c’est cela la charité du Pape : laisser tout pour rejoindre les plus éloignés, pour que, comme le dit Jésus, pas un seul de ces petits ne se perde », a insisté Mgr Krajewski.

Témoignage d'un bénévole

Le site du mouvement des Focolari a publié le témoignage d'un bénévole italien du centre Baobab, qui donne une idée de l'étonnante expérience humaine vécue dans ce centre :

« Là, le bénévolat est libre, heureux, chaleureux, chaotique et anarchique – raconte S.: chacun arrive quand il veut, voit ce qu’il faut, aide, appelle des amis… Et cela fonctionne très bien!

Une fois l’approbation des Responsables de la Banque alimentaire de Rome obtenue, avec un jeune qui coordonne tout le bénévolat du Centre Baobab, nous sommes allés à Fiano Romano et nous avons chargé environ deux tonnes d’excellente nourriture (pâte, sucre, huile, viande en conserve, 600 yaourts, 120 ananas, 30 caisses de pêches et de nectarines, 100 morceaux de parmesan, et plus encore).

À 10h, il faisait déjà 40°C environ! Nous sommes arrivés au Centre vers 13h, où au moins 500 jeunes filles et garçons faisaient la queue pour le repas, alignés et patients, à majorité des Érythréens, tous arrivés à bord de ces tristement célèbres bateaux que nous voyons au journal télévisé.

Il faisait au moins 42°C à cette heure-là. En une dizaine de minutes, les jeunes, sans avoir eu besoin de leur demander, ont fait une chaîne humaine et ont déchargé, de manière très coordonnée, la camionnette surchargée, apportant tout le matériel dans le dépôt. Aucun yaourt ni boisson n’a disparu, le tout parfaitement déposé au bon endroit. Ensuite, tous sont retournés dans la file d’attente pour le repas. On m’a aussi servi une assiette, que j’ai partagée avec beaucoup de joie avec eux.

Le Centre d’accueil ne vise pas que l’assistance, mais surtout l’engagement et l’intégration des réfugiés mêmes. Cela garantit le respect de la dignité de chacune et chacun des personnes accueillies. Ensuite, dès qu’ils peuvent, beaucoup rejoignent parents et amis dans d’autres pays européens.

Le nombre de citoyens romains qui apportent de l’aide en tout genre est constant et aussi touchant. Tant d’aide arrive que, souvent, nous apportons des caisses de marchandises à d’autres centres d’assistance.

Alors que je serrais des mains et liais connaissance, la première fillette née d’une jeune réfugiée accueillie dans le Centre est arrivée de l’hôpital, âgée de 20 jours. Médecins, infirmiers, bénévoles, tous autour d’elle pour lui faire un sourire et au moins la voir. Un signe que la vie continue, toujours.

Je suis rentré chez moi fatigué, suant comme jamais… Mais, dans mon cœur et dans mon âme, une joie très spéciale, une sérénité inestimable, la vraie récompense pour un petit geste en faveur de ces magnifiques personnes qui en ce moment sont appelées « réfugiés »…

À la fin du mois, nous sommes déjà d’accord de supporter une autre charge. En effet, grâce à un ami dont la famille gère cinq supermarchés, nous organisons aussi une récolte régulière de produits bientôt périmés qui, amenés au Centre, peuvent être en revanche consommés les jours suivants.

Je remercie les réfugiés érythréens et les bénévoles du Camp Baobab de m’avoir donné l’opportunité de vivre un moment vraiment beau, précieux, qui, j’en suis sûr, se répétera ces prochains jours et dans le futur. Je me sens privilégié et je le suis vraiment! »








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