Le Pape François évoque « le cri » des victimes de l'exploitation minière

(RV) Les impacts négatifs des activités minières sur la population sont au cœur d’un colloque organisé ce weekend à Rome. Le thème choisi par l’organisateur, le Conseil pontifical Justice et paix est « Unis à Dieu, écoutons un cri », un extrait de l’exhortation apostolique du Pape François, Evangelii Gaudium. Ce cri, c’est celui notamment d’une trentaine de personnes venues à Rome des continents africain, américain et asiatique pour témoigner de leur histoire souvent dramatiques liées directement ou indirectement à l’activité minière.

Dans un message adressé au Conseil pontifical Justice et Paix, le Pape François s’est fait proche des victimes, tissant la métaphore de leur cri : « un cri pour un terrain perdu ; un cri parce qu’on extrait des richesses du sol sans que cela ne produise de richesses pour les population locales qui restent pauvres ; un cri de douleur en réaction aux violences, à la menace et à la corruption ; un cri d’indignation et de soutien aux droits humains qu’on bafoue discrètement ou bruyamment surtout en ce qui concerne la santé des populations, leur conditions de Travail, esclavage ou trafic de personnes ce qui alimente le phénomène de la prostitution ; un cri de tristesse et d’impuissance face à la pollution des eaux de l’air du sol ; un cri d’incompréhension en raison de l’absence de processus inclusifs et en l’absence de soutien de la part des autorités civiles, locales et nationales qui ont le devoir fondamental de promouvoir le bien commun... La liste est longue. »

Le Pape François ne s’oppose pas à l’exploitation des minerais, « un précieux don de Dieu » « utile » dans de nombreux secteurs de la vie, mais, parce qu’il est soucieux de « notre maison commune » comme il l’a affirmé dans son encyclique Laudato Si', il avertit ceux qui seraient susceptibles de dégrader l’environnement au dépend des plus pauvres : « Le secteur minier dans son ensemble est indubitablement appelé à procéder à un changement radical de paradigme pour améliorer la situation dans de nombreux pays ». Quant aux gouvernements aux entrepreneurs, aux investisseurs, aux autorités locales, aux ouvriers, à leurs syndicats et aux consommateurs, ils sont appelés par François à adopter un comportement inspiré du fait que nous constituons tous « une même famille humaine ».

Les participants à cette rencontre sont invités à réfléchir à la mise en place d’un dialogue sincère et respectueux entre toutes les personnes impliquées. Le Pape souhaite que cette rencontre permette de contribuer à une prise de conscience et de responsabilité. C’est en partant de la dignité humaine que se crée la culture nécessaire pour affronter la crise d’aujourd’hui.