Les évêques mexicains réagissent après l’évasion de Guzman

(RV) Pour les évêques mexicains, il est urgent d’éradiquer la corruption et d’enrayer la perte de confiance de la population à l’égard des gouvernants. Dans une note publiée par l’agence vaticane Fides, l’évêque d’Irapuato affirme que la deuxième évasion du puissant baron de la drogue Joaquin El Chapo Guzman, ne fera qu’accentuer la perte de crédibilité des autorités fédérales. Selon lui, cette affaire est une tragédie supplémentaire pour le Mexique.

À quoi bon parler de sécurité et de sérénité quand un puissant narcotrafiquant parvient à s’enfuir pour la deuxième fois d’une prison de haute sécurité grâce à un tunnel. Les mexicains ont le sentiment qu’on se moque d’eux. L’évasion de Guzman a porté un coup terrible au gouvernement mexicain. Une vaste chasse à l’homme a été lancée depuis sa disparition. Avant son arrestation, ce criminel contrôlait plus de 75% du trafic de drogue vers le Mexique.

Des complicités dans les prisons mexicaines

Son retour aux affaires pourrait se traduire par une recrudescence des violences entre les cartels sur tout le territoire. Un autre évêque mexicain insiste sur la fragilité des établissements de haute sécurité, mais il invite aussi les médias à ne pas se focaliser sur cette affaire sensationnelle. Car il y a, souligne-t-il, d’autres graves problèmes au Mexique. Enfin l’évêque de Cordoba réclame une enquête sur les complicités au sein des établissements et à l’extérieur des prisons. Malgré cette spectaculaire évasion, le président mexicain n’a pas renoncer à effectuer une visite d’Etat de quatre jours en France.

En dépit des violations des droits de l’homme dans son pays, Enrique Pena Nieto a été invité à participer au défilé du 14 juillet. Sa présence, présentée comme historique par François Hollande, a suscité l’indignation de plusieurs ONG, d’autant que les forces de sécurité mexicaines sont accusées de nombreux crimes et d’agressions contre la population civile. Le président Pena Nieto est lui-même soupçonné d’implication dans des actes répressifs et de corruption en échange de juteux contrats d’armements. Les disparitions forcées, les tortures et les exécutions extrajudiciaires sont devenues monnaie courante au Mexique, en toute impunité.