Enquête relancée dans l'affaire de la mort des moines de Tibhirine

(RV) Entretien - L'enquête sur la mort des moines de Tibhirine est relancée : les sept Français auraient été tués en Algérie un mois avant la revendication de leur assassinat par le GIA. Ce sont les conclusions d’expertises menées par le juge antiterroriste français Marc Trévidic, présentées jeudi aux familles des victimes. La thèse d’une bavure de l’armée algérienne est pour le moment écartée, mais ces nouveaux éléments d’enquête jettent le trouble sur la version officielle algérienne, qui accuse le GIA de l'assassinat des moines.

Les expertises portant sur les crânes des sept religieux et des photos retrouvées en Algérie montrent que la mort des sept moines aurait eu lieu fin avril 1996, soit un mois avant le 21 mai 1996, date du communiqué publié par le Groupe islamique armé algérien dans lequel était revendiqué enlèvements et assassinats.

Autre élément troublant : les lésions observées sont « en faveur » ou « compatibles » avec une décapitation effectuée après la mort. Des doutes qui vont dans le sens des familles des victimes, qui n’ont jamais cru à la version officielle d’Alger. Maître Patrick Baudouin, leur avocat, explique à Anne-Sophie Saint-Martin ce tournant de l'enquête.