Le cardinal Gracias dénonce le viol d'une religieuse en Inde

(RV) Une religieuse catholique a été agressée le 20 juin 2015 à Raipur, au centre de l'Inde. Elle a confirmé le 25 juin avoir été violée. Une religieuse catholique âgée avait déjà subi un viol en mars dernier, dans l'est du pays. Le cardinal Oswald Gracias, archevêque de Bombay, a fustigé l'essor de la « misogynie » dans la culture indienne.

La religieuse, de la congrégation des salésiennes missionnaires de Marie immaculée, a évoqué la réalité de son agression lors d'une conférence de presse où elle s'exprimait le visage dissimulé, rapporte l'agence d'information catholique Asia News. Elle a expliqué comment deux hommes sont entrés par effraction dans sa chambre du dispensaire 'Christ Support Centre' de Raipur, vers 1h30 du matin. Lorsqu'elle leur a demandé s'ils voulaient de l'argent, ils ont répondu : « Nous voulons quelque chose de plus ». L'un d'eux l'a alors immobilisée, pendant que l'autre lui a fait avaler de force des sédatifs. Ils l'ont ensuite bâillonnée, attachée sur le lit et l'ont violée tour à tour. La religieuse de 47 ans originaire du Kerala, dans le sud du pays, était seule au moment de l'agression. Elle a été retrouvée le lendemain par la Supérieure, inconsciente.

Une honte nationale pour le cardinal Gracias

Cet acte a été dénoncé avec force par le cardinal Gracias : « Il s'agit d'une honte nationale ». Le prélat a rappelé que l'Eglise catholique en Inde travaillait depuis des décennies pour relever la dignité des femmes dans le pays, notamment à travers des programmes d'éducation, de santé et d'apostolat social. « Il est traumatisant de voir que diverses forces sociales alimentent la misogynie et promeuvent des idéaux de domination masculine et de dévalorisation des femmes », a déploré l'archevêque de Bombay.

« L'abaissement des femmes au rang d'objets est un mal social en croissance. La société indienne banalise et minimise de façon choquante toutes les formes de violence contre les femmes, même avant leur naissance », a regretté le prélat en référence au fort taux d'avortement de filles dans le pays. Le cardinal a appelé le monde politique et religieux indien à agir d'urgence pour mettre fin à cette discrimination.