2015-06-22 16:14:00

Situation toujours précaire au Burundi


(RV) A une semaine des élections communales et législatives dans le pays, la situation reste toujours très tendue au Burundi, où le pouvoir du président Pierre Nkurunziza est toujours contesté. Selon un témoin contacté par l'agence de presse Misna, certains quartiers de la capitale deviennent le théatre d'une véritable guérilla urbaine. « La police a tenté de pénétrer dans les habitations du quartier de Kinanira dès quatre heures ce matin mais la population s’y est opposée, alors les agents ont commencé à tirer et les habitants à lancer des pierres : c’est une véritable guérilla urbaine depuis des heures », témoignait cette source à Misna, jointe le week-end dernier à Bujumbura. Le climat est particulièrement explosif dans les zones de la capitale où ont eu lieu les manifestations.

« Vendredi soir, poursuit l’interlocuteur de l'agence de presse missionnaire, des coups de feu et des explosions de grenade ont retenti jusqu'à trois heures du matin dans tous les quartiers où se sont tenues des manifestations : le gouvernement a accusé les manifestants d’avoir provoqué les violences, mais selon d’autres versions des faits, ce serait la police qui aurait attaqué en premier les quartiers. Certaines rumeurs font également état d’un certain nombre de morts, mais il est difficile d’obtenir des informations sur les bilans ». 

Le témoignage évoque plus généralement une militarisation de certains quartiers périphériques de Bujumbura où les affrontements sont désormais quotidiens, alors qu’au centre-ville, les agents et les militaires sont beaucoup moins présents. D’autres attaques se seraient vérifiées dans d’autres parties du pays, mais les informations à ce sujet restent plus vagues. Des victimes seraient tout particulièrement enregistrées à Ngozi, localité dont le président Nkurunziza est originaire et où un bar aurait été la cible de fusillades et de grenades. 

L'Union Européenne préoccupée

La situation des médias et des journalistes dans le pays reste aussi préoccupante: les cinq principales stations privées ont été détruites, des dizaines de journalistes ont du fuir le pays et les rares journalistes occidentaux sur place travaillent dans des conditions difficiles, subissante parfois des intimidations de la part de la police. 

Dans un communiqué rendu public ce lundi, le Conseil de l'Union Européenne exprime sa forte préoccupation quant au nombre de victimes et aux cas de violations graves des droits de l'homme depuis le début de la crise. L'Europe réitère aussi son soutien aux décisions sur la situation au Burundi adoptées par le Sommet de l'Union Africaine (UA) le 13 juin dernier qui invitent notamment les acteurs burundais à reprendre le dialogue. Le Conseil de l'Europe fait aussi part de sa "vive préoccupation" par rapport au flux continu de réfugiés vers les pays voisins. « Le vrai risque c’est que les partis politiques qui disposent également de milices armées puissent décider d’intervenir d’une autre façon » conclut la source de la MISNA. 








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