Incendie d'une église en Galilée : les chrétiens israéliens en colère

(RV) Entretien- Une foule estimée à plus de 3000 chrétiens israéliens est descendue dans la rue dimanche pour dénoncer l’incendie criminel qui a ravagé le 18 juin l’église de la Multiplication, près du Lac de Tibériade, en Galilée. Les manifestants ont appelé à la paix et à la coexistence et demandé à la police et au gouvernement à tout faire pour retrouver les coupables et les traduire en justice. Certains d’entre eux brandissaient des drapeaux du Vatican. Une prière, à laquelle des dizaines de prêtres locaux participaient, a été prononcée sur les lieux. L’abbé Grégoire Collins, chef de l’Ordre de Saint Benoît en Israël, a exhorté les fidèles à réagir comme chrétiens. « Nous ne laisserons pas les extrémistes perturber l’esprit de coexistence qui définit ce site » a t-il expliqué.

L’incendie est le dernier d’une série d’actes de vandalisme commis contre des sites chrétiens au cours des dernières années en Israël et dans les Territoires palestiniens. Haut-lieu de pèlerinage, construit sur les vestiges d’une église du IV° siècle, l’église de la Multiplication des pains et des poissons a été sérieusement endommagée par ce sinistre qui aurait été provoqué par des extrémistes juifs et qui a suscité l’indignation. La partie réservée au culte n’a pas été atteinte mais les bibles et livres de prières ont été détruits par le feu. Les auteurs ont laissé sur l’un des murs du complexe un grand graffiti en hébreux biblique tiré d’une prière juive appelant à éliminer d’Israël les idoles païennes. 16 jeunes colons israéliens ont été arrêtés puis relâchés faute de preuves. Un moine et un volontaire ont été hospitalisés. 

"Profanation terrible" pour le président israélien

Le président israélien Euven Rivlin a dénoncé une profanation terrible et le premier ministre Netanyahou a promis que les coupables de ce crime méprisable rendraient des comptes à la justice. Dans le monde juif, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer des actes qui vont à l’encontre des valeurs juives et de la morale humaine. L’enquête se poursuit. Le site avait déjà été visé en avril 2014, peu avant la visite du Pape François en Terre sainte. De très jeunes Juifs avaient endommagé des croix et s'en étaient pris à des religieux.

Anne-Sophie Saint-Martin a recueilli la réaction de Monseigneur Giacinto-Boulos Marcuzzo, vicaire patriarcal à Nazareth