2015-06-17 19:03:00

La Civiltà cattolica : « L’Église n’est pas une ONG verte »


(RV) La préoccupation pour l’environnement de la part de l’Église et des papes n’est pas nouvelle. Avant la publication officielle de l’encyclique du Pape François sur la création, Laudato Si', La Civiltà cattolica, la revue jésuite, rappelle dans son dernier éditorial que l’Église a développé un discours sur ce thème et que les différents papes, depuis Paul VI jusqu’à François, en passant par Jean-Paul II et Benoît XVI, ont tous apporté leur contribution à la prise de conscience des sociétés sur les problèmes environnementaux. Elle affirme aussi la légitimité qu’a l’Église à intervenir dans ce débat.

« Cette préoccupation ne transforme pas l’Église en une ONG verte », écrit ainsi la revue. Au contraire, nous devons répéter avec le Concile que de nos jours « le genre humain s’interroge cependant, souvent avec angoisse, sur l’évolution présente du monde, sur la place et le rôle de l’homme dans l’univers, sur le sens de ses efforts individuels et collectifs, enfin sur la destinée ultime des choses et de l’humanité » (Gaudium et spes n.3).

L’éditorial poursuit, assurant que « la préoccupation pour l’écologie humaine et environnementale montre une dimension fondamentale de la foi comme elle l’est vécue aujourd’hui pour le salut de l’homme et pour la construction du vivre social ». C’est pourquoi est arrivé le moment d’avoir une lettre encyclique sur ce thème de la création, jugent les jésuites.

Au-delà d’un texte de référence consacré dans son intégralité à la protection de l’environnement et à la lutte contre le réchauffement climatique, les catholiques, et toutes les sociétés, doivent se poser la question de savoir comment faire pour faire face aux questions environnementales dans la perspective de la foi.

Le Pape François, estime La Civiltà cattolica, a pour objectif « d’inviter les hommes de bonne volonté à bien considérer leurs responsabilités pour les générations futures, et à agir en conséquence. Les croyants ont une raison de plus pour être de bons administrateurs du don de la création parce qu’ils savent qu’il s’agit d’un don de Dieu. Les croyants qui habitent la terre n’ont pas besoin d’être des chercheurs sur le climat pour assumer leurs propres responsabilités environnementales ». Et c’est « une grave responsabilité morale à laquelle nous ne pouvons plus nous soustraire. L’absence de réponse serait un péché d’omission », va même jusqu’à juger la Civiltà cattolica.

Publier donc un document comme l’encyclique du Pape François cette année, et au mois de juin, est par ailleurs significatif car « l’année 2015 est décisive » à cause de la conférence de Paris de décembre. Dans la mesure où « le Saint-Père et l’Église n’ont jamais eu un poids aussi important dans un processus mondial en cours aussi vaste », il serait donc dommage de ne pas profiter des ressources spirituelles et morales des chrétiens pour agir véritablement.








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