Evêques lettons et estonien invités à écouter les problèmes sociaux

(RV) Le Pape François a reçu ce jeudi matin, dans le cadre de leur visite Ad Limina, les quatre évêques de Lettonie et l’administrateur apostolique de l’Estonie, qui est un Français, Mgr Philippe Jourdan.

La Lettonie est un Etat de tradition protestante luthérienne, mais avec une forte présence catholique, représentant près d’un quart de la population, alors qu’en Estonie, pays fortement déchristianisé, les catholiques ne sont que quelques milliers.

Face à ces réalités d’Eglise très spécifiques, prises entre la sécularisation et l’influence russe, le Pape, dans le discours qu’il leur a remis, les invite à se mettre à l’écoute des problèmes sociaux de la population. Xavier Sartre

Évoquant une société qui, « après avoir été longuement oppressée par les régimes fondés sur des idéologies contraires à la dignité et à la liberté humaine, est appelée aujourd’hui à se mesurer avec d’autres périls insidieux, parmi lesquels le sécularisme et le relativisme », le Pape invite les évêques à ne pas se décourager. Même « si cela peut rendre plus difficile votre action pastorale, je vous exhorte à poursuivre infatigablement, sans perdre confiance, l’annonce de l’Évangile, parole de salut pour tous les hommes de tout temps et de toute culture. »

Il les appelle à soigner particulièrement la formation des prêtres, évoquant aussi l’importance des personnes consacrée. Il demande aussi aux évêques de ces deux Etats baltes à soutenir l’engagement des laïcs catholiques « dans le champ culturel, social et politique, mais aussi caritatif et dans la catéchèse ». Le Pape les invite particulièrement à se former à la doctrine sociale de l’Eglise. Il leur recommande aussi de soutenir le dialogue œcuménique, « tellement nécessaire aujourd’hui, aussi en vue de cette paix sociale parfois secouée par les différences ethniques et linguistiques. » Une allusion au statut de la minorité russe en Lettonie et en Estonie notamment, qui reste un sujet de tension avec Moscou.

Il invite aussi les évêques aussi à renforcer les parcours de préparation au mariage, tout en portant une attention accrue aux familles monoparentales, souvent victimes de l’émigration liée à la crise économique. Le Pape regrette ainsi que « le mariage soit souvent considéré comme une forme de gratification affective qui peut se faire d’une quelconque manière que ce soit et se modifier selon la sensibilité de chacun ». « Malheureusement, constate le Pape, une telle conception réductive influe sur les mentalités des chrétiens, facilitant le recours au divorce ou à la séparation de fait ». Il souhaite que les pasteurs assistent ceux qui vivent ce genre de situation « afin que les enfants n’en deviennent pas les premières victimes et que les conjoints ne se sentent pas exclus de la miséricorde de Dieu et de la sollicitude de l’Eglise ».