2015-06-10 10:40:00

Vivre les “Montées de Jérusalem”avec le Père de Ghellinck sj


(RV) – Témoignage : Lors du grand rassemblement charismatique européen de Strasbourg en France en 1982, deux frères "Bergers de Jérusalem" furent présentés à la foule. Cet évènement allait donner une nouvelle impulsion à la dimension œcuménique et interreligieuse notamment dans le dialogue avec les Juifs. C’est dans ce sens que depuis 1984, les « Montées à Jérusalem » se sont organisées sur la base de cet esprit de Renouveau comme à la Pentecôte.

Jésuite belge, le Père Etienne de Ghellinck, sj., nous présente le mouvement international œcuménique interreligieux les “Montées de Jérusalem”. Au micro d’Honoré Onana Olah qui l’a rencontré en Terre Sainte, le Père de Ghellinck, sj., dégage à la fois sa mission avec les familles très pauvres depuis plus de 40 ans et la vocation de ce mouvement d’hommes et de femmes qui chaque année se retrouvent à Jérusalem, pour célébrer ce qu’ils appellent les “Montées de Jérusalem”, dont la première Edition fut initiée en 1984 :

Ma première mission c’est d’accompagner des familles très pauvres du quart monde c’est-à-dire les familles très pauvres de notre culture francophone, mais qui vraiment ont beaucoup de mal à pouvoir être reconnues dans la société. C’est le travail qui me passionne beaucoup depuis quarante ans, mais j’ai aussi d’autres engagements dont un engagement que j’ai rencontré à mon arrivée il y a vingt-cinq ans à Namur en Belgique grâce à un confrère jésuite qui est mort maintenant, Michel Bouillot, qui me parlait souvent des “Montées de Jérusalem”. C’est un mouvement œcuménique international. Et donc depuis 1982 où il y a eu un grand rassemblement œcuménique et charismatique à Strasbourg en France, il y a eu quelque chose qui s’est passé de prophétique, là. C’est qu’un pasteur protestant bien connu mort maintenant aussi, Thomas Roberts, qui était très œcuménique et a été tout à fait bouleversé parce que deux frères qui habitent depuis au moins trente ans à Jérusalem et qui sont juifs d’origine, de familles très croyantes, avaient abandonné totalement la foi et ils ont découvert à neuf Jésus le Messie, à la manière de Paul. Donc ces deux-là étaient présents à ce grand rassemblement.

Que dire de ce grand rassemblement qui a eu lieu à Strasbourg en France?

Il y a deux juifs qui sont venus de Jérusalem, l’un des deux Reuven que je connais bien a lu publiquement la Parole de Dieu, c’était formidable. Un juif devenu croyant en Jésus et au moment du partage eucharistique, ils n’ont pas pu partager l’eucharistie avec les autres chrétiens de différentes Eglises. Ça a été un choc terrible pour le pasteur qui s’est dit qu’il faut retisser les liens de l’unité qui s’est cassée, les Actes des Apôtres en parlent dès les premières décennies de l’après-midi de l’Eglise entre les judéo-chrétiens et les pagano-chrétiens. Donc il s’est dit c’est à Jérusalem qu’il faut aller pour retisser les liens qui s’étaient défaits avec les judéo-chrétiens, à travers eux, le peuple juif, le peuple d’Israël.

En 1984 a eu lieu la première montée de Jérusalem, on ne dit pas « montée à Jérusalem » parce que ça c’est l’aléa des juifs qui retournent dans leur pays d’origine pour y habiter. Mais ici « Montées de Jérusalem » c’est pour dire nous faisons la démarche d’aller rencontrer nos frères juifs surtout ceux qui ont reçu à l’exemple de Paul de Tarse, l’illumination de la conversion en Jésus le Messie; rencontrer des frères messianiques mais aussi d’autres frères juifs qui ont fait le pas d’entrer dans une église par exemple catholique. Notre confrère P. David Neuhaus, sj., juif d’origine et qui a reçu lui aussi le don de la foi ; il est même devenu jésuite et il travaille ici à Jérusalem comme Vicaire du patriarcat latin mais lui, a fait le pas d’entrer dans l’Eglise catholique.

Qu’est-ce qui fait la spécificité de ce groupe œcuménique interreligieux les “Montées de Jérusalem»?

Le mouvement est né à Strasbourg et depuis 1984 nous montons en Israël et dans les territoires palestiniens surtout à Bethléem pour rencontrer les chrétiens (orthodoxe, latins, maronites, baptistes, protestants…) mais aussi rencontrer justement les juifs qui ont fait le pas de rencontrer et de croire en Jésus dans tout le Nouveau Testament.

Quand ils sont arrivés en 1984 ils étaient des centaines qui venaient de beaucoup de pays du monde. Ils ont rencontrés les arabes Chrétiens qui sont dans de multiples Eglises en Terre Sainte, donc à Bethleem mais aussi à Nazareth, etc. Il s’agit donc de comment faire pour rencontrer et faire se rencontrer autant que possible ces chrétiens qui sont si divisés?

Quelles sont les activités œcuméniques que mènent concrètement le mouvement les “Montées de Jérusalem”?

Pendant toute l’année nous prions dans nos groupes divers par exemple en Belgique nous avons tous les mois une veillée de prière centrée sur la prière pour l’unité des chrétiens. Nous le faisons depuis 1984, chaque année c’est la prière qui est la base de tout. Nous préparons actuellement la montée qui a lieu, en général à la Pentecôte. Donc nous envoyons une équipe de préparation ici en Israël qui vient rencontrer des amis que nous nous sommes faits pour préparer ensemble la montée qui aura lieu à la Pentecôte et qui durera 15 jours. C’est tout un travail de préparer quelque chose, on ne va pas visiter les lieux, on va visiter les gens de différentes communautés. Donc ça se prépare, ça se fait avec eux et depuis quelques années nous avons cinq partenaires spécifiques avec lesquels nous travaillons beaucoup et qui sont des responsables de communautés. Nous avons justement ce Reuven Berger dont j’ai parlé, avec son frère juif messianique, ils sont à Jérusalem, ils ont toute une communauté messianique. Il y a les sœurs Bénédictines à Bethleem qui sont présentes et qui sont vraiment un monastère pour l’unité. Nous avons à Nazareth une jeune communauté d’arabes de différentes Eglises et qui justement œuvrent aussi pour l’unité dans leurs villes et dans leurs régions, nous avons un couple qui est à Bétharram pas loin de Nazareth, qui a créé une maison “La House of live”. Ce sont des arabes qui sont évangéliques mais ils ont beaucoup de liens avec des familles juives messianiques et évidemment des arabes chrétiens et catholiques. Ils nous ont fait connaître toutes les communautés de ce petit village de Bétharram.

Et le cinquième groupe?

Le cinquième groupe a pour chef de file, une dame d’origine autrichienne  et qui depuis plus de vingt ans travaille à la réconciliation entre les personnes séparés. Elle s’appelle Christa Berr, c’est une femme extraordinaire !

Un mot pour conclure?

On a l’impression que par la prière et par ces rencontres nous nous mettons au service du Seigneur comme des ouvriers de la Vigne. Nous ne savons pas, nous ne voyons pas beaucoup de fruits parce que dans ce pays (Israël) les divisions sont multiples, mais nous croyons dur comme fer à la prière de Jésus qui dit: “Père, qu’ils soient un comme toi et moi nous sommes un. C’est dans l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on croira que vous êtes mes disciples”. On se base sur la prière de l’évangéliste Jean au chapitre 17 en particulier.








All the contents on this site are copyrighted ©.