2015-06-07 10:58:00

Avec le Pape François, la Bosnie-Herzégovine regarde vers l’avenir


(RV) - Le Pape François à Sarajevo, une visite d’une dizaine d’heures, aussi courte qu’historique. Elle intervenait près de 20 ans après la fin de la guerre. Le Saint-Père s’est rendu sur cette terre meurtrie en pèlerin de paix pour soutenir les catholiques, mais aussi le dialogue interreligieux, dans un pays multiconfessionnel à majorité musulmane. Un pays où les catholiques ont fui après le conflit au début des années 1990, faisant passer la communauté de 800 000 à 300 000 personnes. Quel bilan tirer de ce troisième voyage du Pape en Europe, le deuxième dans la « périphérie » du continent après l’Albanie ? Le compte-rendu d’Antonino Galofaro, notre envoyé spécial à Sarajevo.

Un Pape a célébré samedi, dans le stade de Sarajevo, une messe sous un beau soleil et une douce chaleur printanière. Dix-huit ans plus tôt, même ville, même décor, un autre Pape lui aussi célébrait une messe, mais dans le froid et sous la neige. Ces deux images résument à elles seules les deux décennies qui séparent la visite de Jean-Paul II dans la capitale de la Bosnie-Herzégovine de celle de François. Le premier arrivait deux ans seulement après la fin de la guerre, le second voit aujourd’hui une cohabitation pacifique entre confessions sur la bonne voie pour être retrouvée.

La Bosnie-Herzégovine, un modèle de coexistence

Avec le Pape François, la Bosnie-Herzégovine se projette même dans l’avenir : les autorités politiques lui ont demandé son soutien, car elles souhaitent intégrer l’Union européenne. Pour le Vieux continent, le petit pays des Balkans peut être un modèle de coexistence. Cette dernière, même si parfois difficile, entre Croates, Serbes et Bosniaques, témoigne de la collaboration qui est bien possible entre les diverses ethnies et religions.

 Sarajevo, et ses murs encore marqués par le feu des armes, a aussi permis à François de condamner les conflits, alors qu’il sent dans le monde « une atmosphère de guerre ». L’occasion donc de rappeler que la paix ne doit pas seulement être proclamée, mais surtout vécue, pratiquée. Ces paroles ont une résonnance toute particulière en Bosnie-Herzégovine, alors qu’au Moyen-Orient, en Afrique, des guerres affligent des croyants de diverses confessions. Le Pape a ainsi exhorté à « s’opposer à la barbarie qui voudrait faire de toute différence l’occasion, le prétexte de violences toujours plus féroces ».








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