2015-05-30 15:25:00

Méditation de la Solennité de la Sainte Trinité


Mgr Mellon Djivoh, official à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, nous introduit à la méditation avec les lectures de la Solennité de la Très Sainte Trinité.

« Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu ». Cette antienne, que la liturgie de ce jour nous offre en guise de réponse au psaume, manifeste notre adhésion à la Parole de Dieu et surtout nous invite à la joie. Elle nous fait prendre conscience de la situation exceptionnelle de notre condition chrétienne, unique et enviable à plus d’un titre.

Pourquoi nous réjouir ? Le Psaume en donne la raison: parce que le Seigneur notre Dieu est fidèle, il est juste et inonde la terre de son amour et veille sur nous. Mais notre réflexion devrait aller plus loin ! Comment se fait-il que Dieu qui a fait les cieux par sa Parole et l’univers par le souffle de sa bouche, pourquoi ce Dieu si puissant prête-il attention à notre pauvre personne, pauvre vermine de la terre ou pour reprendre l’expression pascalienne «faible roseau pensant».

En réalité, cette condescendance divine à notre égard n’est pas le fruit d’un geste fortuit. Elle trouve sa raison d’être dans le mystère même de Dieu que la liturgie de ce jour nous rappelle. C’est le mystère qui imprègne chacune de nos célébrations. Dans ce mystère, nous avons été introduits en devenant enfants de Dieu. Le baptême, nous a de fait incorporés à la vie même de Dieu, à l’océan d’amour qui circule entre les trois personnes trinitaires : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Voilà ce qui nous confère une identité toute nouvelle et redore notre blason de créature, créée à l’image de Dieu et à sa ressemblance. Saint Paul dans l’Épitre aux Romains attire l’attention des fidèles sur la nouveauté radicale de cette identité: par la grâce du Saint-Esprit, ils sont insérés dans la filiation divine et deviennent du coup héritiers de Dieu et héritiers avec le Christ.

Souvent en pensant au mystère de la Trinité,  nous nous évertuons à chercher les similitudes ou les analogies par lesquelles nous pouvons mieux comprendre cette autorévélation de Dieu. Ce désir reste légitime, tant il est vrai que la foi se conjugue avec la raison, même si aussi, tout vrai amour conserve quelque chose d’insondable. Au-delà de ces sentiments, le Seigneur nous invite à faire nôtre ce mystère d’amour et à laisser toutes les fibres de notre existence vibrer à son diapason.

Pour vous comme pour moi, s’il est heureux de se savoir aimés d’un Dieu qui n’a pas hésité à partager avec nous son être, il est tout autant réconfortant de savoir que chacun de nos gestes d’amour ne s’épuise pas dans l’instant où il est accompli, mais intègre la dynamique de l’action divine pour l’homme et pour l’humanité. Voilà ce à quoi nous invite le mystère de la Trinité : se laisser aimer de Dieu et l’aimer par toute notre vie.

Nous sommes donc invités à nous laisser consumer de l’amour de Dieu : et, à défaut d’être une braise ardente, soyons tout au moins une luciole qui montre que, ce qui sauve le monde et les hommes, c’est l’amour.








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