2015-05-14 12:14:00

L'Aumônerie apostolique, l'instrument de la "charité silencieuse"


(RV) Ce jeudi soir, jour de la fête de l'Ascension, la salle Paul VI a accueilli un concert exceptionnel, réunissant l’Orchestre philarmonique de Salerne "Giuseppe Verdi", mené par Daniel Oren, et le chœur du diocèse de Rome, dirigé par Mgr Marco Frisina. Conformément au souhait du Pape François, des personnes sans domicile fixe étaient au premier rang. Il s'agit d'un nouveau geste du Pape pour ouvrir les portes de la culture aux personnes les plus défavorisées, après, notamment, la visite des musées du Vatican et de la Chapelle Sixtine qui leur avait été consacrée en mars dernier.

La salle Paul VI peut accueillir plus de 6 000 personnes, autant de familles romaines, riches et démunies, autant de sans-abris ou de migrants invités par le Pape pour ce concert. Car, explique François, « la musique a cette capacité d’unir les âmes et de nous unir au Seigneur ». « Ce concert nous fera du bien ... un peu de spirituel dans cet affairisme matériel qui nous entoure et nous abaisse, en nous enlevant la joie » a-t-il précisé mercredi en recevant les organisateurs du concert.

L’entrée en salle Paul VI était gratuite, mais ceux qui le souhaitaient ont pu laisser des dons, de l’argent remis ensuite à l’aumônerie du Pape, qui parraine avec d’autres l’évènement. Que deviendra cet argent ? Où se trouve l’aumônerie ? Comment fonctionne-t-elle ?

Les explications de Manuella Affejee.

On l’appelle le bureau de « la charité silencieuse ». A deux pas d’une des entrées du Vatican, l’aumônerie du Vatican se cache dans une petite cour donnant sur la rue du Pèlerin. On ne le remarque pas, pourtant c’est une ruche bouillonnante où, derrière leur comptoir, deux religieuses gardent le sourire, malgré une queue parfois très longue de fidèles souhaitant demander une bénédiction apostolique pour un mariage, un baptême ou l’anniversaire d’une ordination. Tradition instituée par Léon XIII et remontant à 1878, ces petits chefs d’œuvre calligraphiques ont un prix qui varie en fonction des format et des modèles. Avec les recettes récoltées, 1,2 million d’euros en 2013, comme avec l’argent qui sera récolté lors du concert de ce jeudi soir, les douze coéquipiers de l’aumônerie peuvent répondre à près de six cents lettres qui leur parviennent chaque mois, 8 000 en 2014. Les demandes d’aides viennent principalement de fidèles en difficulté du diocèse de Rome dont le Pape est l’évêque : des femmes seules pour élever leur enfants, de jeunes migrants qui tentent de s’en sortir, des retraités qui n’ont pas assez pour survivre ou acheter leur médicament.

Cet argent permet également de payer le barbier et les douches installées pour les sans-abris de Rome sous les colonnades de la place saint-Pierre, mais aussi dans des centres d’accueil pour des réfugiés en manque de tout. Il finance des sacs de couchage, des tickets de bus, de téléphone, des médicaments apportés en urgence à ceux qui en ont besoin, et parfois même, en personne, par l’aumônier du Pape.

Attentif, François ne contrôle pas le tiroir-caisse, au contraire. S’il est vide, c’est que l’aumônerie fait bien son travail ! Le Pape insiste cependant auprès de son équipe pour que les plus démunis ne restent pas passifs en recevant cette aide. Au contraire, il faut leur donner un rôle actif pour qu’ils retrouvent leur place dans la société. L’aumônerie les sollicite ainsi régulièrement, par exemple pour distribuer des bibles ou des livrets de prière lors de la prière dominicale de l’Angélus. Le 22 mars dernier, 300 SDF avaient offert quelque 50 000 bibles aux pèlerins rassemblés place Saint-Pierre.








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