L'Assemblée générale de la Caritas se penche sur un monde en souffrance

(RV) Au lendemain de la messe présidée par le Pape François en la basilique Saint-Pierre, le cardinal Oscar Andrés Rodriguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa et président sortant de Caritas Internationalis, a ouvert les travaux de la 20e assemblée générale en mettant en évidence l'engagement de la confédération catholique auprès des personnes les plus en marge. « Que ceux d’entre vous qui viennent d’un pays où il y a un désert lèvent la main, a-t-il lancé aux délégués présents, représentant 165 délégations nationales. Levez également la main, ceux qui viennent d’un pays où il pleut suffisamment, mais où il y a quand même un désert, un endroit où les personnes les plus pauvres et vulnérables sont souvent considérées comme un fardeau pour la société et ne reçoivent pas les soins et l’amour qu’elles méritent. » 

« Le désert est un endroit hostile. Les personnes y ont faim et soif, les ressources y sont rares et les conflits fréquents. C’est un endroit où les âmes se perdent », a lancé le cardinal Maradiaga, lui-même issu du pays, le Honduras, dont beaucoup de ressortissants se perdent dans les déserts mexicains et américains en tentant de migrer dans des conditions souvent très dangereuses. 

Donner à boire à ceux qui ont soif

S'appuyant sur le thème de cette assemblée générale, "Prendre soin de la création, une seule famille humaine", qui servira de feuille de route pour les quatre ans à venir, le cardinal Maradiaga a rappelé que « Caritas apporte l’eau et la vie dans les endroits secs et arides du monde. Caritas est un interminable  printemps d’amour, qui se disperse dans les communautés du monde entier. Caritas est un jardin de vérité, de bonté et de beauté – des qualités qui nourrissent le monde et qui, selon les paroles du pape François, sont nos alliées de choix pour défendre la dignité humaine, la construction d’une coexistence pacifique entre les peuples et la préservation et le soin de la création. »

Le cardinal Maradiaga a rappelé que cette année 2015 est une année charnière, « c'est l’année au cours de laquelle se terminent les Objectifs du millénaire pour le développement et commencent les Objectifs de développement durable. En décembre, les gouvernements négocieront à Paris un nouvel accord sur le climat. Et prochainement, le Pape François publiera son encyclique sur l’écologie. Cette année est donc une occasion unique de prendre nos responsabilités pour l’avenir de notre monde et des générations futures. Notre Assemblée Générale est un point de départ pour répondre à cet appel.  »

Il a confié les travaux de l'assemblée à l'intercession du Bienheureux Paul VI, « le père fondateur de la confédération Caritas » a-t-il rappelé, et de l'archevêque salvadorien Oscar Romero qui sera béatifié le 23 mai prochain, 35 ans après son assassinat.« Dans le sang qu’il a versé au nom des pauvres se trouve notre force de continuer à nous battre contre la pauvreté et l’injustice », a-t-il lancé. 

La spiritualité, une énergie renouvelable

Le cardinal Maradiaga a aussi évoqué les drames de l'actualité récente tout en rappelant aux délégués de la Caritas que l'espérance devait continuer à les animer : « Tandis que nous nous rappelons les survivants des catastrophes naturelles au Népal et au Vanuatu, les personnes vivant la guerre au Moyen‐Orient et en Afrique, les migrants mourant durant leur voyage en quête d’une vie meilleure et les pauvres et les exclus de tous les coins du monde, je vous invite tous à réaffirmer votre engagement à transformer notre monde en un monde meilleur. Nos ressources ont beau diminuer, au fur et à mesure que les inégalités et la pauvreté augmentent, nos ressources spirituelles, elles, sont illimitées et nous permettent de nous tenir aux côtés des pauvres 
et de marcher avec eux main dans la main. » 

Il a aussi situer les travaux de la Caritas dans la perspective de l'année jubilaire qui s'ouvre en décembre prochain. « En cette année 2015, l’Église vit également une période de transformation, a-t-il rappelé. En convoquant une Année Sainte de la Miséricorde, le Pape François nous lance aussi un appel à nous, chrétiens et organisations Caritas. Il nous donne l’occasion de démontrer de façon plus évidente la présence de Dieu et sa proximité avec les personnes dans la pauvreté et la souffrance. C’est ce qu’il nous rappelle, avec une humilité et une ouverture hors de la mondanité et de l’indifférence, pour que nous réveillions nos âmes et que nous nous rappelions de l’essentiel. Ensemble, en tant que Caritas, nous traverserons les déserts de nos mondes,nous prendrons soin de toute la création et cultiverons un jardin dans lequel chacun peut boire à la source, s’émerveiller de sa beauté et s’asseoir à l’ombre de sa paix et de sa joie paisible. »