2015-05-13 14:09:00

Burundi : Les Evêques font des propositions pour sortir de la crise


(RV) Les Evêques du Burundi ont adressé un message à la population alors que la tension restait tendue en fin de matinée de mercredi à Bujumbura la capitale, où le général Godefroid Nyombare un ex-chef du service de renseignements, a annoncé la destitution du président Pierre Nkurunziza, en déplacement à Tanzanie. La présidence burundaise a aussitôt démenti cette « tentative de coup d'Etat échouée » sur son compte twitter. Dans la matinée, la police a utilisé des gaz lacrymogènes et quelques tirs de sommation pour disperser plusieurs centaines de  manifestants opposés à un troisième mandat du président burundais Pierre Nkurunziza.

Selon Mgr Evariste Ngoyagoye, Archevêque de Bujumbura et Vice-Président de la Conférence des Evêques du Burundi, le message des Evêques du pays peut aider à résoudre cette crise. Les Evêques ont en effet adressé mardi un message intitulé « C'est dans le dialogue et la concertation qu'on aboutit à des solutions durables ». Ils évoquent une « peur-panique » chez les habitants du pays qui a poussé certains d’entre eux à ne plus dormir en famille et à prendre « le chemin de l'exil ».

Tout en réaffirmant avoir pris acte de la décision comme d'une loi, « sans conviction sur sa véracité » de la Cour Suprême du pays, les membres de la Conférence Episcopale du Burundi réaffirment et font une série de propositions « nécessaires et incontournables » pour pouvoir avoir de « bonnes élections, libres, sans discriminations, inclusives et justes pour tous » et sortir de la crise et de l’impasse dans lesquelles se trouve le pays. Ils invitent à la liberté des médias, de la sécurité des citoyens et à « reporter pour plus tard certaines échéances du calendrier électoral ».

L'Eglise Catholique ne peut pas soutenir un processus électoral qui n'est pas consensuel 

« L'Eglise Catholique, soutiennent-ils, ne peut pas soutenir ou accompagner un processus électoral qui, visiblement, n'est pas consensuel et où les résultats de celui-ci risquent de diviser les citoyens au lieu de les réconcilier et de les faire progresser sur le chemin de la paix et du développement. »

S’appuyant sur l’enseignement social de l'Eglise, les Evêques affirment que c’est de leur devoir en tant que « citoyens » et « Pasteurs » de guider les fidèles. Ils rappellent le peu d’intérêt que le parti au pouvoir a accordé à leur dernier message en présentant comme candidat aux élections présidentielles l'actuel Président de la République pour un troisième mandat.

La situation des quelques 50.000 réfugies dans les pays limitrophes reste également une préoccupation majeure pour les Evêques dans leur message à la nation burundaise.








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