Lutter contre le chômage, une nécessité selon le Pape François

(RV) Le Pape François invite les Italiens à se mobiliser contre le chômage, un problème qui perdure et qui affecte surtout les jeunes générations. Selon lui, il faut agir concrètement sans attendre et créer de nouveaux emplois. Il l’a redit en recevant quelque 7000 pèlerins italiens, venus du diocèse d’Isernia-Venafro, dans le Molise, une région qu’il a lui-même visitée en juillet dernier.

Pour le Saint-Père, le cadre général est inquiétant ; il y a de plus en plus de jeunes qui choisissent d’émigrer. Il faut que tous unissent leurs efforts : population, institutions, entreprises privées, société civile, pour offrir aux jeunes des activités honnêtes, même des « petits boulots », car, a-t-il dit, « il ne peut avoir de dignité sans travail ».

Le Pape François est revenu sur les graves problèmes qu’il avait déjà évoqués lors de sa visite dans cette région, notamment la faiblesse des services sociaux pour les personnes âgées, les malades, les handicapés et les familles. S’il appelle à un élan de solidarité pour surmonter les problèmes, le Souverain Pontife ne manque pas d’inviter également à l’espérance chrétienne. « Quand les difficultés semblent assombrir les perspectives d’avenir, quand on est confronté aux échecs et que le vide se fait autour de nous, c’est le moment de l’espérance chrétienne, fondée sur le Christ Ressuscité et accompagnée d’un effort caritatif à l’égard des nécessiteux : sans-abris, chômeurs, laissés-pour-compte. Les chrétiens sont invités à aller au-delà d’une religiosité figée ».

Les paroisses, des lieux d'écoute

« Les communautés paroissiales doivent être des lieux privilégiés d’écoute, des écoles de communion authentique où l’ardeur de la charité l’emporte sur la tentation d’une dévotion superficielle et aride ». Le Pape François a par ailleurs insisté sur la nécessité de porter la paix et la beauté dans les familles et dans les quartiers.

Alors que les fidèles l’avaient accueilli avec un enthousiasme débordant, le Souverain Pontife a évoqué Célestin V, le moine ermite qui, au 13° siècle, a renoncé au ministère pontifical pour retourner dans sa région d’origine, le Molise justement, et il a affirmé en plaisantant : « Je comprends pourquoi il n’était pas heureux à Rome et pourquoi il a préféré rentrer chez lui ; parce que vous avez un tempérament joyeux ».

Dans son allocution, l’évêque d’Isernia a, quant à lui, dénoncé l’absence de justice sociale et d’assistance sanitaire. « Les gens sont privés de tout, a-t-il dit, mais ils n’ont pas perdu leur dignité et leur volonté de se battre ». Malgré ses difficultés, le diocèse a offert au Pape François une somme d’argent pour ses œuvres de charité.

 

 

(RV) Le Collège pontifical d’Amérique du Nord accueille ce samedi une journée de réflexion consacrée à la figure du missionnaire Junipero Serra, évangélisateur de la Californie. Cette journée est organisée par la Commission pontificale pour l’Amérique latine, sous le patronage du diocèse de Los Angeles.

Béatifié par Jean-Paul II en 1988, ce franciscain espagnol sera canonisé par le Pape François, en septembre prochain, dans le cadre de son déplacement apostolique aux Etats-Unis. Pour l’Eglise américaine, ce sera la première canonisation d’un saint hispanique. Elle se déroulera au sanctuaire national de l’Immaculée Conception à Washington.

Junipero Serra dirigea, au 18° siècle, les missions de Basse et Haute-Californie et fonda de nombreuses missions entre San Diego et San Francisco.

Au cours d’une messe à midi, dans la chapelle du Collège pontifical d’Amérique du Nord, le Saint-Père a fermement coupé court à la polémique sur le rôle des missionnaires dans l’Ouest américain. Il a même affirmé que Junipero Serra avait été un des pères fondateurs des Etats Unis, protecteur des hispaniques. Xavier Sartre

 

Pour le Pape François aucun doute n’est possible : « les missionnaires qui portèrent l’Evangile au Nouveau monde, et parmi eux le frère Junipero Serra, ont défendu les autochtones contre les abus des colonisateurs ». Alors que des polémiques entourent l’héritage de ces missionnaires, concernant notamment le recours à des châtiments corporels dans les procédés éducatifs, alors que certains les accusent d’avoir éradiqué la culture des indiens, le Souverain Pontife a rendu un hommage appuyé au frère Junipero Serra. Il a loué son « élan missionnaire inlassable qui le poussa à aller jusqu’aux confins extrêmes de la terre, sa dévotion mariale et son témoignage de sainteté ».

Tous ces missionnaires qui se sont projetés vers « les périphéries géographiques, sociales et existentielles nous interpellent », a-t-il lancé dans son homélie. « Nous prenons le temps d’analyser scrupuleusement leurs qualités, mais surtout leurs limites et leurs misères ». Mais se demande le Pape François, « serions-nous capables de répondre avec la même générosité et avec le même courage à l’appel de Dieu ».

Selon le Saint-Père, le témoignage de sainteté de Juniper Serra peut aider le peuple américain à redécouvrir sa dignité en consolidant toujours plus son appartenance au Christ et à son Eglise. Le Pape François souhaite qu’un vent de sainteté souffle sur les Amériques pendant le Jubilé extraordinaire de la Miséricorde, afin que « le Christ soit toujours présent dans la vie des personnes, des familles, des peuples et des nations et que la gloire de Dieu se manifeste dans la culture de la vie, dans la fraternité, la solidarité, la paix, la justice et l’amour concret et préférentiel pour les pauvres ».

Le Souverain Pontife a également insisté sur la dévotion de Junipero Serra à Notre Dame de Guadalupe. Son image a été présente dans toutes les missions qu’il a fondées le long de la côte californienne et la Vierge est devenue la Patronne de tout le continent américain. Aujourd’hui, a-t-il dit, « il est impossible de séparer la Vierge de Guadalupe du cœur du peuple américain dont elle constitue la racine commune ». Et lorsqu’il a fait la liste des saints et martyrs américains, le Pape François a cité Mgr Oscar Romero qui sera béatifié prochainement.