Les armes nucléaires ne créent pas un monde stable, dénonce le Vatican

(RV) Le Saint-Siège participe à la neuvième conférence sur le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) qui s’est ouverte lundi à New York. La conférence, qui doit durer quatre semaines, s’achèvera le 22 mai.

Parmi les sujets qui doivent être débattus figure l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. La précédente édition qui s’était tenue en 2010 s’était achevée par l’adoption d’un plan en 64 points appelant notamment à l’adoption de mesures de désarmement concrètes de la part des puissances nucléaires et à la création au Moyen-Orient d’une zone exempte d’armes nucléaires et de destruction massive.

Depuis, très peu de progrès ont été réalisés et les divergences sont fortes entre les 191 États signataires, notamment entre la Russie et les États-Unis. Selon certaines sources, la crédibilité du TNP, signé en 1970, ne tient plus qu’à un fil et la conférence pourrait rester au point mort. Des contacts ont eu lieu entre la Maison Blanche et le Saint-Siège, dont l’engagement diplomatique peut avoir, selon Washington, un impact considérable.

Dans une récente intervention à New York, l’observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU a estimé que le désarmement nucléaire était en crise. Mgr Bernardito Auza a déploré la paralysie qui perdure depuis des années ; il a pointé du doigt les États nucléaires signataires qui se sont engagés dans un programme de modernisation de leurs arsenaux et de réarmement massif imités par les non-signataires : Corée du Nord, Inde, Israël et Pakistan. Selon lui, le risque le plus redoutable est que des organisations terroristes et extrémistes s’emparent d’armes nucléaires.

Le Saint-Siège ne croit pas dans le soi-disant équilibre de la terreur fondé sur la menace d’une destruction totale. Les armes nucléaires ne peuvent pas créer un monde stable, a souligné Mgr Auza. De plus, le Saint-Siège souhaite que les énormes ressources investies dans la course aux armements soient utilisées pour lutter contre la pauvreté et investies dans des secteurs comme la santé et l’éducation.