2015-04-27 16:00:00

Le Vatican lie la lutte contre la pauvreté à celle contre le changement climatique


(RV) Alors que se prépare la conférence de Paris sur le climat, prévue en décembre prochain, le Vatican accueille mardi un symposium sur la dimension morale du changement climatique et du développement durable, organisé par l’Académie pontificale des Sciences et le Conseil pontifical Justice et Paix.

Cette conférence réunissant des scientifiques de haut niveau et des représentants des différentes religions du monde doit se dérouler en présence du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, du chef de l’État italien, Sergio Mattarella, et de la présidente du mouvement des Focolari, Maria Voce.

Les promoteurs souhaitent élever le débat sur les dimensions morales que représente la protection de l’environnement. L’objectif du Vatican est de susciter un mouvement mondial porté par toutes les religions et de mettre en lumière les liens très étroits entre le respect de l’environnement et celui des personnes, spécialement des pauvres, des exclus, des victimes des trafics et de l’esclavage moderne, des enfants et des futures générations.

Le Vatican souhaite que soit établi un lien direct entre la lutte contre le changement climatique et celle contre la pauvreté. D’autant que les effets dévastateurs du réchauffement et la multiplication des catastrophes naturelles frappent surtout les plus vulnérables. Le Saint-Siège a associé à l’organisation de ce séminaire la coalition interreligieuse internationale « Religions for Peace », une ONG fondée en 1970 et qui mise sur la force de la coopération multi religieuse et le « Programme d’actions des Nations Unies pour le développement durable ». Car il y a une cohérence entre les valeurs du développement durable et celles des principales traditions religieuses, attentives aux plus vulnérables. Le Symposium devrait aboutir à une déclaration conjointe sur l’impératif moral et religieux du développement durable.

A noter que le Pape François travaille actuellement à son encyclique sur l’écologie dont la publication est attendue fin juin. Le Saint-Père a placé cette question en tête des nouvelles priorités de l’Église. Pour lui, la destruction de la nature constitue un péché moderne. La Création, a-t-il rappelé à plusieurs reprises, a été confiée aux hommes pour qu’ils la protègent et pas pour qu’ils en deviennent les prédateurs. Les chrétiens ont donc le devoir de respecter la Création, de prendre soin de la terre et de ses fruits et de tenir compte de ses lois.

Le Vatican a d’ailleurs accueilli l’appel lancé par Nicolas Hulot aux forces spirituelles. L’envoyé spécial du président français pour la protection de la planète a récemment affirmé que sur le front de l’écologie, il voyait l’Église monter en puissance.

En décembre prochain à Paris, les délégations de 195 pays devront trouver un accord mondial pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre afin de préserver les équilibres écologiques de la planète. Le Pape François souhaite qu’ils aboutissent à un texte ambitieux. C’est aussi pour lui une question spirituelle et éthique qui doit éveiller les consciences.








All the contents on this site are copyrighted ©.