Méditation du IIe Dimanche de Pâques

Le Père Jésuite Davy Dossou, nous introduit à la méditation avec les lectures du IIe Dimanche de Pâques et de la Miséricorde:

Frères et sœurs dans le Christ,

Ce deuxième dimanche de Pâques est appelé le dimanche de la divine miséricorde. Cette fête a été instituée par Jean-Paul II à l'occasion de la canonisation de Sœur Faustine. Les lectures bibliques de ce dimanche nous montrent à quel point notre Dieu est miséricordieux. Le Christ se rend présent au milieu des frères, qui se sont rassemblés pour faire mémoire de sa résurrection, et il suscite en eux la foi. Cette foi en Jésus ressuscité fait de la multitude des croyants « un seul cœur et une seule âme ». C’est par elle que le Chrétien remporte la victoire sur toutes les forces de désintégration et de refus que saint Jean appelle « le monde » ;

La 1ère lecture nous donne de méditer  l’exemple des premières communautés qui, ayant adhéré à la foi, ont accueilli cette miséricorde du Seigneur. Un accueil qui, lorsqu’il est accepté librement avec un cœur large et généreux, nous met à la rencontre du Christ et change totalement et positivement notre vie. C’est ce qui arriva à la multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi : ils avaient un seul cœur et une seule âme, formant ainsi une communauté de partage, de prière et de découverte de Dieu. Dans notre monde d’aujourd’hui marqué par la civilisation de l’indifférence qui a tué en et continue de tuer en nous le sens du partage, de générosité, de compassion, le mode de vie des premiers chrétiens relaté par le livre des Actes des Apôtres est un appel solennel  à créer, par nos actes, attitudes et l’exemplarité de nos vies, une civilisation de fraternité, de solidarité, d’amour et de miséricorde. Soyons donc des artisans de miséricorde de Dieu qui se répande sur tous les hommes et femmes de notre temps et de tout temps.

La 2è lecture tirée de la première lettre de saint Jean prolonge l’enseignement de la première lecture. Si nous aimons Dieu, nous devons aimer aussi tous nos frères. C'est un combat de tous les jours contre les forces du mal. Mais le Seigneur ne nous abandonne pas. Saint Paul nous dit que rien ne peut nous séparer de son amour.

Avec l’évangile, Jésus nous invite à sortir de nos tombeaux d’incrédulité. "Thomas, avance ton doigt ici, et vois mes mains, avance ta main et mets-la dans mon côté. Et ne sois pas incrédule mais croyant." Thomas, c’est toi, moi et chacun de nous à divers événements de notre existence. Et Jésus Ressuscité nous convie à la foi authentique et profonde.  C’est par elle que nous pouvons, en tant que chrétiens, remporter la victoire sur les forces de désintégration. L'acte de foi qui fait dire à Thomas: "Mon Seigneur et mon Dieu" va bien au-delà de la simple constatation d'un phénomène extérieur. Il engage toute sa personne, et lui fait faire remise de son esprit à quelqu'un qui le dépasse. Même après les manifestations du Christ ressuscité, il était encore possible à un apôtre de dire: "Je suis abasourdi de preuves, mais je refuse de croire parce que cela m'engagerait trop loin." Peut-être est-ce cette crainte de ce à quoi engage l'adhésion au Christ, qui retient certaines personnes au seuil de la foi. Croire, en effet, pas seulement de bouche, mais de tout son être, que Jésus-Christ est ressuscité, cela 'emporte' une vie. Mes frères et sœurs, puissions-nous demander de tout cœur, aujourd'hui, au Seigneur, de réveiller notre foi, afin que nous nous élancions vers lui en entraînant avec nous ceux qu'il nous confie.