Procès Tsarnaev à Boston : les évêques condamnent la peine de mort

(RV) Aux Etats-Unis, les évêques du Massachusetts se sont prononcés contre la peine de mort, alors qu’un jeune musulman d’origine tchétchène risque la peine capitale pour les attentats de Boston qui ont fait trois morts et 264 blessés le 15 avril 2013 en marge du marathon de Boston. Les douze jurés doivent se prononcer sur la culpabilité de Djokhar Tsarnaev, l'un des deux poseurs de bombe. Dix-sept des trente chefs d'accusation retenus contre lui sont passibles de la peine de mort. Les jurés ont délibéré sept heures mardi sans aboutir à un verdict unanime et ont repris leurs délibérations.

Dans une déclaration conjointe publiée lundi, le cardinal Sean O’Malley, archevêque de Boston  et les autres évêques du Massachusetts insistent sur la dignité et le caractère inviolable de toute vie humaine, un don de Dieu qui doit être défendu et protégé. Selon l’Eglise catholique, les cas où l’exécution d’un coupable est une nécessité absolue sont extrêmement rares, voire pratiquement inexistants. De plus, la peine de mort est inutile. Quand elle est appliquée, le crime n’est plus en cours ; il a été commis dans le passé. Par ailleurs, la capacité de nuisance du coupable a déjà été neutralisée par la privation de la liberté.

Ne pas céder à l'émotion

Les signataires invitent la société américaine à ne pas céder à l’émotion et au désir de vengeance. Seul accusé dans cette affaire après la mort de son frère aîné, Djokhar Tsarnaev a reconnu avoir posé l'une des deux bombes du marathon de Boston. Mais ses avocats se sont attachés à minimiser son implication, tentant de démontrer qu'il a agi sous l'influence de son frère. Après le verdict, commencera la seconde phase du procès pour le prononcé de la peine, avec nouveaux témoignages et nouvelles délibérations. 

Après l’attentat de 2013, l’archevêque de Boston avait appelé à bâtir une civilisation de l’amour basée sur la justice, la vérité et le service à autrui. En présence de Barack Obama et de son épouse, ainsi que des responsables des autres confessions religieuses de Boston, il avait affirmé qu’il fallait vaincre la culture de la mort et promouvoir une culture de la vie.