2015-04-06 19:41:00

Célébrer Pâques à Koupéla, "pionnière de la Parole de Dieu" au Burkina-Faso


Il est 20h30. Tous les lampadaires de la grande place de la cathédrale de Koupéla sont éteints, et  plongent dans un profond recueillement, des milliers de fidèles venus célébrer la victoire de la vie sur la mort. Autour d’un bûcher préparé pour la bénédiction du feu nouveau, se tiennent  l’archevêque, les prêtres concélébrant et les servants de messe. A quelques mètres du podium qui va accueillir la célébration eucharistique,  une flamme est bénie. Elle va dissiper les ténèbres à l’entour,  et illuminer la nuit. Avec le cierge pascal allumé, qui  évoque le Christ lumière du monde,  l’archevêque et les concélébrants représentant toute l’assemblée des fidèles, vont en procession vers le lieu où se dresse l’autel de l’eucharistie. L'obscurité de la cours de la cathédrale s'atténue, chacun des fidèles allumant sa  petite bougie (cierge) au passage du cierge pascal porté par monsieur l’abbé Pascal Sawadogo. Acclamé trois fois  par l’assemblée, le cierge pascal trône enfin sur le chœur, où après le chant de l'Exultet,  les fidèles s’asseyent  pour la liturgie de la parole.

Pâques ou motifs d’action de grâce pour notre église diocésain.

« Frères et sœurs, déclare Mgr Séraphin Rouamba archevêque métropolitain de Koupéla, Christ ressuscité est la joie et la lumière du monde, et c’est cette bonne nouvelle que nous sommes appelés à proclamer à la terre entière ». Toute la liturgie du feu et de la parole au cours de cette célébration de la nuit de Pâques prépare en effet, à l’intelligence du mystère qui est célébré, celui de la pâque du Seigneur, le passage de la mort à la vie. Ce passage-là, 54 hommes et femmes l’ont opéré en cette nuit, configurés au Christ de par le baptême que leur ont administré l’archevêque Rouamba et monsieur l’abbé Marcel Compaoré, curé de la paroisse cathédrale de Koupéla. Ces hommes et ces femmes néophytes, appartiennent à la foule des 8000 âmes qui annuellement agrègent au troupeau du Christ qui est dans l’archidiocèse de Koupèla et qui suscitent selon l’archevêque Rouamba, « de véritables motifs d’action de grâce pour notre église diocésaine ».

Dans l’homélie qu’il a partagée, Mgr Séraphin, évoquera sa joie d’être témoin du progrès réalisé par nombre de familles chrétiennes catholiques de la famille diocésaine, qui « sont gagnées à la pratique du baptême de leurs enfants dans les trois mois qui suivent leur naissance ». Une particularité diocésaine loin cependant d’être un acquis, puisque selon l’archevêque Rouamba, l’on constate toujours qu’un assez grand nombre d’enfants « sont obligés de suivre le catéchisme pour accéder au baptême », leurs parents vivant dans des situations matrimoniales irrégulières, sans parfois la moindre inclinaison à rechercher la communion avec la grande famille ecclésiale.  L’archevêque congratulera au passage, l’exception que constituent « ces 300 couples qui attendant de régulariser leur situation ». Ils se sont rendus perméables aux interpellations d’un plan pastoral diocésain, qui à l’intersection de deux synodes sur la famille, met l’accent sur ce devoir de célébrer la communion avec l’Eglise Famille, par la régularisation de leurs situations matrimoniales.

« Nous montrer épanouis, heureux d’être chrétiens »

Selon Mgr Séraphin, la célébration du mystère pascal demande aux  fidèles catholiques de « faire preuve d’imagination et de charité pour aller annoncer à tous les hommes, l’amour du Christ ressuscité qui libère et qui rassemble » parce que poursuit-il, « cette fête de la résurrection de notre Seigneur vient nous rappeler que le Christ est mort pour tous sans exclusion aucune ». Les chrétiens sont donc invités à la suite des femmes du matin de Pâques, à ne point se laisser abattre par quelque obstacle qui se dresserait dans leur vie. La bonne nouvelle de la résurrection doit résonner dans les cœurs de tous les chrétiens, comme une invitation à aller en mission,   pour communiquer la joie autour d’eux et surtout auprès des pauvres et des plus petits commentera l’archevêque de Koupéla.

« Le meilleur moyen de donner cette joie dira-t-il à la grande assemblée, c’est d’en vivre nous-mêmes, nous montrer épanouis, heureux d’être chrétiens, sûrs que le vrai bonheur réside dans le Christ et nulle part ailleurs ». Cet appel, l’archevêque le voudra pressant et n’hésitera pas à interpeller ceux encore des catholiques qui dans l’ignorance, s’éloignent de la joie recherchée en s’adonnant à « des fétiches ou à des pratiques occultes chez des sorciers, où ils trainent leurs frères pour détecter des soi-disant mangeurs ou mangeuses d’âmes ». Dans cette ville qui a accueilli en pionnière la Parole de Dieu en terre Burkinabè, les chrétiens sont appelés à rester exemplaires. Pour cela, il faut qu’ils se départissent du vieil homme avec son penchant pour la division et le mensonge, pour communiquer l’esprit de Pâques aux nouveaux baptisés, ainsi qu’aux enfants dans les familles.








All the contents on this site are copyrighted ©.