2015-03-19 14:44:00

En France, contre la banalisation de l'avortement


(RV) Dans un amendement au projet de loi Santé, les députés français ont supprimé, dans la nuit de mercredi à jeudi, le délai de réflexion de 7 jours imposé aux femmes souhaitant une interruption volontaire de grossesse. C’était l’une des concessions acceptée par Simone Veil, il y a 40 ans pour faire faire passer sa loi sur l’IVG. Cette mesure a été votée par amendement en Commission des affaires sociales. En revanche, la clause de conscience permettant aux médecins de refuser de pratiquer une IVG a été maintenue. La ministre de la santé Marisol Touraine a souhaité, "que ne soit pas ranimé un débat éminemment symbolique dans un contexte de tensions sur un certain nombre de sujets de société".

Accompagner les femmes

L’association Alliance VITA a vivement réagi à la suppression du délai de réflexion : cette mesure, souligne-t-elle,s’ajoute aux réformes engagées depuis des années qui visent à banaliser toujours plus un acte qui n’est pas anodin, notamment la suppression de la notion de détresse. Pour Caroline Roux, coordinatrice des services d’écoute de l’association, obliger les femmes à s’enfermer dans une décision précipitée, c’est méconnaître ce qu’elles vivent lors de grossesses imprévues. Beaucoup d’entre-elles envisagent l’IVG à contrecœur, sous la pression d’un compagnon, ou par peur de leur employeur. En prétendant simplifier toujours davantage l’accès à l’IVG, on occulte la complexité des dilemmes qui les font hésiter, alors qu’une vie est en jeu. Pour une immense majorité de femmes, l’avortement laisse des traces psychologiques difficiles à vivre. Alliance VITA demande que soit développée une politique de prévention et d’accompagnement dont les femmes ont besoin.

Fondée en 1993, Alliance Vita agit selon deux axes : l’aide aux personnes confrontées aux épreuves de la vie et la sensibilisation du public et des décideurs à la protection de la vie humaine.








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