2015-03-18 20:07:00

Le Saint-Siège soucieux des femmes


(RV) Le 9 mars dernier s’est ouvert la 59ème session de la Commission onusienne sur le statut des femmes qui devrait s’achever le 20 mars prochain. A cette occasion, l’observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU à New York, Mgr Bernardito Auza a pris la parole à la tribune.

Voici son intervention :

« Madame la Présidente,

Ma délégation se réjouit que la Commission ait choisi de réfléchir à la déclaration de Pékin et à son programme d’action, en vue de faire progresser également l’émancipation et l’égalité des femmes dans un programme de développement post-2015.

Il y a eu des progrès considérables pour la cause des femmes dans de nombreux pays, en particulier dans les domaines de l’éducation, de la représentation politique et la participation économique. Les femmes sont également à la tête d’efforts publics et privés importants pour remédier à la discrimination, réduire la pauvreté et relever une myriade d’autres défis qu’elles affrontent aujourd’hui.

En dépit des efforts admirables et des avancées significatives, trop de femmes continuent à être cependant victimes de discriminations et de nombreuses formes de violence juste à cause du fait qu’elles soient femmes. Ainsi, tous les acteurs doivent continuer à consacrer tous leurs efforts pour remédier à ces violences.

Madame la Présidente,

L’objectif d’éradiquer la pauvreté, en particulier l’extrême pauvreté, s’inscrit au cœur des préoccupations du Saint-Siège. Cet objectif s’inscrit au cœur de nos préoccupations. L’Église catholique a une expérience sans précédent des besoins des pauvres grâce à son expérience bimillénaire et aux centaines de milliers de programmes et institutions au service des femmes et des hommes pauvres du monde. Le Pape François ne se lasse pas d’exhorter les dirigeants du monde et chacun d’entre nous à en faire une priorité et à utiliser la richesse pour servir l’humanité et non l’inverse. La promotion des économies inclusives et équitables a un impact profond dans la promotion du statut des femmes. En effet, les femmes connaissent une détresse économique unique liée aux politiques d’emploi injustes, au salaire inégal pour un travail égal, à un refus d’accès au crédit et à la propriété, à la victimisation dans des situations de conflits et de migrations. Nonobstant le fait que les femmes constituent la majorité des pauvres et qu’elles soient affectées  par le fardeau de la pauvreté de façon très spécifique, elles sont néanmoins courageusement à la pointe dans la lutte pour éradiquer l’extrême pauvreté. Dans cette perspective, la lutte pour la promotion de la femme doit aussi signifier leur assurer l’égalité d’accès aux ressources, le capital et la technologie.

Compte-tenu des inconvénients que de nombreuses femmes doivent encore affronter, des solutions à la pauvreté devraient être formulées avec des objectifs courageux et mises en œuvre avec des moyens suffisants, afin qu’elles puissent avoir un impact réel dans la promotion de la femme.

Des études ont démontré que les structures familiales fragiles et le déclin du mariage parmi les pauvres sont très étroitement liés à la pauvreté des femmes. Les mères célibataires sont laissés seules pour élever les enfants. Beaucoup de mères en situation de détresse ne parviennent pas à envoyer leurs enfants à l’école et ils s’enchevêtrent ainsi dans le cercle vicieux de la pauvreté et de la marginalisation.

Si les gouvernements et la société ne créent pas les familles, ils ont un rôle crucial à jouer dans le soutien aux familles en bonne santé et pour favoriser la parentalité. De nombreux rapports du Secrétaire général ont mis en évidence le rôle central de la famille pour l’éradication de la pauvreté et le développement durable.

Le Saint-Siège prend note du rapport du Bureau du Haut-commissaire pour les Droits de l’homme des Nations-Unies sur les problèmes et les attaques des filles qui continuent à souffrir en ce qui concerne l’accès à l’éducation. Ma délégation est convaincue que la lutte pour l’égalité d’accès à l’éducation des filles, en particulier l’éducation de qualité, est un élément indispensable dans la lutte pour la promotion de la femme.

Madame la Présidente,

Le dimanche 8 mars, le Pape François a transmis ses salutations à toutes les femmes à travers le monde, soulignant qu’ « un monde où les femmes sont marginalisées est un monde stérile…non seulement les femmes transmettent la vie mais elles  nous transmettent aussi la capacité de voir autrement «, à savoir la capacité « de comprendre le monde avec des yeux différents ». La contribution des femmes à un monde meilleur comprend la générosité de servir gratuitement et d’accueillir plutôt que d’exclure.

Ma délégation réaffirme la volonté du Pape François de travailler avec tous ceux qui cherchent, chaque jour, à construire un monde qui traite concrètement les femmes comme égales, dans la diversité des talents et des forces, vers le plus grand bien de tous.

Merci, Madame la présidente.

 








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