2015-03-12 09:58:00

Burkina-Faso : Clôture du FESPACO 2015


Le Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou est terminé, et l’étalon d’or voyage pour le Maroc, a été remporté par le film « Fièvres » de Hicham Ayouch. Mais déjà la veille de la clôture de la 24è édition du FESPACO, et comme à l’accoutumée, les festivaliers ont vécu la cérémonie de remise des prix spéciaux. Celle-ci s’est déroulée dans le pavillon du soleil levant du SIAO à Ouagadougou, le vendredi 6 février au soir. En présence du ministre de la culture Burkinabè, président de la cérémonie, celui de la coopération et de la francophonie de la république de la Côte d'Ivoire, les producteurs, réalisateurs et comédiens et bien sûr promoteurs et partenaires,  les institutions donatrices des prix spéciaux, ont dans une ambiance festive, célébré la reconnaissance de l'excellence. L'Eglise catholique par l'association catholique de la Presse, qui depuis quelques années déjà accompagne le FESPACO par le prix SIGNIS qu'elle décerne, a encore sacrifié à la tradition.

Selon le Père Ernest Kouakou, de la RCI président de SIGNIS AFRIQUE et président du Jury qui a travaillé à primer le film retenu, « les critères qui nous guident sont d’abord les objectifs principaux de SIGNIS qui travaille dans le domaine des moyens de communication, pour la promotion de l’évangile, la promotion humaine, des valeurs chrétiennes, de tout ce qui peut permettre à l’homme de s’élever vers Dieu et d’habiter la terre dans un climat de justice et de cohésion sociale ». Les cinq  membres du jury venus de la RCI, du Togo, du Cambodge et du Burkina ont surtout été attentifs à tout ce qui peut promouvoir le respect de la dignité humaine et qui véhicule souvent  un message universel. Ils ont donc jeté leur dévolu sur « la cellule 512 », l’œuvre de Missa Hebie. « Etant entendu déclare le Père Ernest Kouakou,  que le cinéma est une projection du monde réel, la projection d’un monde possible, il  doit aller avec ce qui est véridique, vraisemblable ». « Ainsi poursuit-il,  vu les valeurs partagées dans cette œuvre, nous nous sommes accordés pour donner ce prix à monsieur Missa HEBIE du Burkina Faso ». A l’heure où l’Eglise catholique  travaille d’arrache-pied pour promouvoir avec le Pape François, les valeurs de la famille à travers le synode sur la famille qui s’est tenu en octobre 2014 et qui va se poursuivre en octobre 2015,  « nous avons tenu compte de ces valeurs véhiculées dans ce film, et qui concernent la vie en famille, dans le rapport entre homme et femme, où l’Eglise notre mère nous parle de la complémentarité » explique le président du jury. Tous les membres du jury sont unanimes à relever que l’œuvre a bien traité la question des  pauvres, répondant ainsi à l’option préférentielle de l’Eglise pour ceux-ci. En sus de ces qualités que revêt le film de Missa Hebie, la question de l’environnement qui préoccupe tant  la communauté internationale et  l’Eglise,  est un autre aspect pris en compte par l’auteur.

 Le jury a axé son travail sur 19 longs métrages en compétition qu’il a tous visionnés. Les séances quotidiennes de travail ont permis aux membres du jury d’élaguer au fur et à mesure les œuvres visionnées jusqu’à trouver cette convergence de vue sur « la cellule 512 » dont l’auteur n’a pas caché son émotion après la réception de son trophée et de son chèque : «  le prix SIGNIS  est pour moi dit-il, un très grand prix, et j’étais très honoré de voir l’évêque en personne me remettre ce trophée. Au-delà du prix, le geste même est très fort, car je ne m’attendais pas du tout à cette reconnaissance ». Celui dont l’apparence présente un homme au caractère froid, dans une émotion non contenue exprime sa reconnaissance au jury de SIGNIS, pour sa perspicacité à déceler tant de valeurs portées par son film : « Moi-même qui ai réalisé le film, confie-t-il, je ne pensais pas à tous ces critères que le jury a énumérés », avant de dédier son film « à toutes les personnes qui ont des difficultés, qui sont oppressées, à toutes les familles qui sont déchirées, séparées

De l’avis de bien des festivaliers, le cinéma à ce 24è festival panafricain, se montre en nette  progression, dans l’effort que les auteurs font, de refléter dans leurs œuvres, ce rapport aux événements qui se passent sur le continent et qui constituent des appels au changement et à un essor réel pour le développement. Signe de dynamisme. Un avis que partage le Père Ernest Kouakou qui asserte que « le cinéma n’est pas en dehors de la marche du continent et des peuples. C’est plutôt à l’image de ce qui se vit comme actualité, comme questions socio politique, culturelle, environnementale, que portent les œuvres de cette édition ». Techniquement donc et avec l’évolution des moyens de production, ainsi que les moyens d’expression filmique et les méthodes de travail, le festival panafricain du cinéma de Ouagadougou marque une bonne entame,  aux frontons du numérique.








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