2015-03-08 13:49:00

L'objection de conscience, un bien commun pour les Eglises européennes


(RV) « L’objection de conscience n’est pas utilisée contre quelqu’un ou en vue de miner le système juridique mais est utilisé pour le bien commun ». C’est ce qui ressort de la deuxième rencontre des consultants juridiques des Conférences épiscopales d’Europe qui a eu lieu à Bratislava en Slovaquie du 4 au 6 mars. Les représentants des épiscopats et les consultants juridiques se sont confrontés sur la réelle application de l’objection de conscience à la lumière du débat en cours dans les Etats européens et sur les conséquences et les défis que cela pose aux institutions ecclésiales.

Ils ont notamment souligné que « la liberté de conscience – un droit fondamental qui est à la base de la démocratie et de l’Etat de droit de nos pays européens – est mise à dure épreuve spécialement dans les milieux médicaux et éducatifs. »

« Dans le cas des membres de l’Eglise catholique, l’objection de conscience devrait être établie comme une possibilité légale qui donne aux personnes le droit de refuser une tâche qui est contraire avec les principes généraux de la doctrine et de la morale de l’Eglise » expliquent les consultants juridiques. Ils précisent en outre que « cela ne signifie pas le droit d’ignorer les lois du pays mais bien de permettre aux gens de respecter les lois de l’Etat et, en même temps, de ne pas aller contre sa conscience. »

Ils affirment que « l’objection de conscience est dans l’intérêt de l’individu et de l’Etat, qui entend être pluraliste, démocratique et respectueux de l’Etat de droit. Il permet aux citoyens de jouir du droit à la liberté de conscience et de religion, qui est une des valeurs fondamentales de la société. » Ils expliquent que « les effets de l’objection de conscience doivent inclure l’inviolabilité de la vie humaine de sa conception à la mort ». Ils souhaitent également que ses effets soient étendus « au champ de l’enseignement de la morale sexuelle dans les écoles publiques, au mariage comme communauté de vie d’un homme et d’une femme et à l’exercice de la liberté de religion dans la vie publique, en particulier au travers de l’usage des symboles religieux ».

La rencontre a permis également de déterminer les nouvelles dimensions où devrait s’exercer l’objection de conscience. Les consultants juridiques ont ainsi critiqué « la promotion agressive de l’idéologie du genre au travers de l’éducation et de la législation antidiscriminatoire ». Ils ont affirmé également la nécessité « de promouvoir les aspects institutionnels de l’objection de conscience. Non seulement les individus, mais les institutions comme les hôpitaux ou les écoles devraient avoir le droit de s’opposer à des actes contraires à leur éthique ».

Les consultants invitent également les autorités à collaborer avec la société civile, les Eglises et les communautés religieuses sur la base de la subsidiarité, principe promu par la doctrine sociale de l’Eglise. 








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