2015-03-05 18:46:00

Mgr Samir Nassar: Proche-Orient et Ecclesia in Medio Oriente


(RV) – Entretien : La Syrie connait ces derniers temps une recrudescence de la violence. Pourtant l’opposition syrienne et les groupes rebelles ont refusé récemment une trêve humanitaire à Alep, proposée par l'envoyé spécial de l'Onu. Cela met ainsi en péril la vie de nombreux chrétiens qui vivent dans cette région. Pour Mgr Samir Nassar, Archevêque maronite de Damas en Syrie, l'avenir des chrétiens au Moyen Orient passe par l’Exhortation Apostolique Post-Synodale Ecclesia in Medio Oriente. C'est une initative qui a commencé avec la présence chrétienne à Damas en Syrie, qui remonte d’avant Saint Paul car c’est le lieu où il fut converti et baptisé. Mgr Samir Nassar l’explique ainsi au micro d’Honoré Onana Olah :

Le christianisme en Syrie est un christianisme apostolique, très ancien. Et l’Eglise maronite – qui vient du nom d’un saint appelé Maron – est surtout née suite au concile de Chalcédoine (451) qui a surtout réaffirmée la nature humaine et divine du Christ à la fois. « Jésus Christ, Vrai Dieu et Vrai Homme ». Selon les écrits historiques les maronites seraient présents à Damas bien avant la présence des arabes. L’archidiocèse actuellement compte environ 20 000 fidèles sur 07 millions d’habitants (d’avant la guerre) pour une douzaine de prêtres avec une difficulté au niveau pastoral dont la dispersion des fidèles.

A propos de la pastorale… ?

Une difficulté est à noter au niveau de l’évangélisation vu la disparité des paroissiens et la grandeur de la ville. La catéchèse est à poursuivre avec les fidèles qui sont baptisés mais qui éprouvent d’énormes difficultés pour participer à la catéchèse. Une spécificité de la ville de Damas est à souligner d’abord au niveau des Eglises qui travaillent ensemble et ensuite de la vitalité des vocations qui démontrent d’une certaine espérance pour l’avenir. L’avenir justement qui est regardée avec le regard de l’Evangile qui voudrait que les chrétiens, bien que peu nombreux, restent témoigner même dans ce Grand Orient islamisé.

Concernant le domaine de la prière ?

On ne fait que prier ! Surtout depuis que les écoles catholiques ont été nationalisés. « Ce qui nous empêche d’avoir un impact sur la formation de nos enfants » Pas d’écoles… Avec la guerre toutes nos activités pastorales sont endormies, « chacun cherche à rester vivant, à trouver le pain, à assurer sa survie, l’éducation de ses enfants, aussi le souci de trouver un visa pour partir ». Les activités pastorales sont ainsi centrées pour l’instant sur la vie liturgique : les gens viennent à la messe, à l’adoration, à toutes les processions liturgiques. Ils ne sont que ça à faire, prier, surtout devant les reliques des martyrs. Mais les chrétiens s’interrogent pour leur avenir. On voit cette inquiétude dans leurs yeux.

Toutefois, tous les éléments d’espoir se retrouvent dans l’Exhortation Apostolique Post-Synodale Ecclesia in Medio Oriente que le Pape Benoît XVI nous a laissée après la convocation du synode en 2010, sur les Eglises du Proche-Orient. On peut dire que Benoît XVI fut un Pape prophétique, puisqu’il a vu arriver la guerre, et il a initié ce synode juste avant la flambée de violences que le Proche Orient connait actuellement.

Le mot de la fin ?

Puisque nous sommes en temps de carême, pour nous cela représente un temps de voyage. C’est un voyage qui nous dirige vers le port du salut. Et à la fin du carême nous avons prévu une liturgie le dimanche des Rameaux, le soir, qui s’appelle l’arrivée au Port. Et le port représente la Semaine Sainte. Pâques c’est la souffrance du christ avec la résurrection. On intègre la Semaine Sainte à Pâques pour arriver à la Résurrection de la paix surtout pour ces Eglises persécutées qui espèrent toujours une Résurrection de paix proche.

N’oubliez pas la "Pauvre Syrie" dans vos prières !








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