Exercices spirituels de Carême de la Curie : « retourne sur tes pas »

(RV) Les exercices de Carêmes de la Curie romaine se poursuivent à Ariccia, localité au sud de Rome au sein de la maison Divin Maestro. Le carme Bruno Secondin, en charge des prédications cette année, a développé toute une réflexion autour de la récupération de sa propre vérité intérieure et de la liberté d’adhésion à la proposition de Dieu. Il a, lors de la méditation de mercredi matin, ouvert plusieurs pistes vers cette proposition : « retourne sur tes pas ».

Ce retour sur soi est nécessaire si l’on veut répondre à des questions comme : que fais-tu là ? que cherches-tu ? te laisses-tu surprendre par Dieu ? veux-tu comprendre où tu veux aller ? Comme depuis le début de cette semaine de retraite, le père Bruno Secondin se base sur le prophète Elie. Tel lui, de nombreuses personnes, et notamment des prêtres, s’écroulent et connaissent la dépression. Il faut donc faire attention à certains signes avant-coureurs comme la « peur » qui apparait quand nous craignons l’avenir, quand nous craignons d’assumer des responsabilités. A cela, s’ajoute la « solitude », ce sentiment de se sentir exclus et différent, un « vide ».

Pour éviter cela, il est donc important de conduire une vie dans laquelle « le rapport entre le travail, le repos, la prière et les relations sociales » soit « bien équilibré », a expliqué le carme.

Le prédicateur poursuit ensuite son analyse de la vie d’Elie et dresse un parallèle entre le prophète et nous-même. De la même manière qu’Elie se prenait un peu pour le nombril du monde, considérant son échec comme celui de Dieu, nous sommes exposés au risque de « manipuler Dieu ». Mais « Dieu est libre devant les puissants et même devant la furie d’Elie » rappelle le père Secondin.

De là plusieurs questions : comment nous comportons-nous envers Dieu ? avons-nous l’habitude de rester avec lui dans l’intimité ou existe-t-il des voix assourdissantes qui nous distraient ? Et de citer « le succès, la vanité, l’argent, les fautes des autres ». « Suis-je capable d’écouter les ultrasons des pauvres, des gens simples, des petits qui sont les dons précieux et des non des fragments perdus ? »

Malgré nos erreurs, nos errements, nous pouvons trouver un appui en Dieu car, à l’image du prophète Elie, « nous sommes appelés à cueillir les signes du futur dans nos racines, à retrouver la fraicheur, et à se mettre en chemin. » Le père Secondin invite donc chacun « à retourner sur ses pas, en partageant ses propres biens matériels avec les plus pauvres, à ouvrir les armoires pleines de choses inutiles et à les jeter, à ouvrir les bras pour faire une paix sincère avec ceux que l’on ne supporte pas, à ouvrir les horizons à la vérité polyphonique, à la beauté des cultures et à la richesse des traditions pour admirer ce que Dieu a fait de beau. » Ultime recommandation adressée aux membres de la Curie : « Porte des pas dans les périphéries, vas célébrer dans les baraques, vas déjeuner avec qui a peu à manger. Tu comprendras où Dieu t’appelle. »