2015-02-25 12:54:00

La mémoire de Mère Teresa insultée par un chef hindou en Inde


(RV) Alors que les chrétiens d’Inde subissent de nouvelles attaques de la part d’extrémistes hindous, un nouvel incident a fait réagir l’épiscopat catholique indien. Lundi, un chef hindou, chef d’une organisation nationaliste militante, a accusé Mère Teresa, la fondatrice des Missionnaires de la Charité, prix Nobel de la paix, d’avoir agi dans le but précis de convertir au christianisme les personnes à qui elle venait en aide.

La réponse des évêques indiens ne s’est pas faite attendre et dès mardi, la Conférence des évêques catholiques indiens a regretté que la réputation d’une personne aussi sainte que Mère Teresa soit mise en cause et que soient attribués des motifs cachés à une vie entièrement consacrée aux déshérités et aux malades. Exprimant leur douleur et leur inquiétude, les évêques indiens soulignent que Mère Teresa n’a jamais eu d’ordre du jour caché pas plus qu’elle n’a utilisé son œuvre pour couvrir des conversions. Elle a toujours affirmé que son principal souci était d’apaiser les souffrances des gens et d’encourager le respect de la dignité humaine de chacun, quelle que soit leur religion.

La polémique a pris une tournure politique quand le nouveau ministre-président de Delhi, chef du parti anticorruption qui a infligé un revers aux hindouistes aux récentes législatives, a tenu lui aussi à prendre la défense de la mémoire de Mère Teresa, qu’il a connue personnellement : « c’était une noble personne, écrit-il dans un tweet. Je vous en prie, épargnez-là ».

Un climat de tensions interreligieuses

Les déclarations du chef hindou interviennent dans un climat déjà tendu et qui a même poussé le Premier ministre Narendra Modi et certains membres de son gouvernement à prendre la parole et à tenter d’apaiser les esprits après une série d’attaques contre des églises chrétiennes à New Delhi et dans sa région, ainsi que des cérémonies de conversion forcée à l’hindouisme. Le 17 février, lors d’un rassemblement de catholiques syro-malabars, Narendra Modi est sorti de son silence pour assurer que son gouvernement agirait avec fermeté contre les violences à caractère religieux.

Des organisations chrétiennes et musulmanes ont appelé à une grande manifestation samedi. Tous les partis politiques ont été invités à y participer, à l’exception du BJP, le parti nationaliste hindou au pouvoir, et de ses alliés. Parallèlement, une initiative d’un groupe fondamentaliste hindou suscite une vive préoccupation parmi les chrétiens de l’Orissa, théâtre de pogrom antichrétiens en 2008. Ce groupe entend célébrer en grande pompe l’anniversaire de sa fondation.

Le père Ajay Singh, qui milite en faveur des droits de l’Homme et qui a été récompensé par la Commission nationale pour les minorités, affirme que les chrétiens ont peur de voir se répéter les terribles violences de 2008 qui avaient fait plus de 90 victimes. Environ 300 églises, couvents, écoles et instituts chrétiens furent détruits, et 55 000 personnes furent contraintes de prendre la fuite. Selon le père Singh, les chrétiens qui ont survécu à la violence de 2008 continuent d’être victimes d’abus et d’intimidations, notamment dans le district de Kandhamal, et l’Etat ne les protège pas. En visite officielle dans le pays, fin janvier, le président américain Barack Obama n’a pas hésité à mettre en garde contre les divisions religieuses qui minent la démocratie indienne. (avec EDA/Ucanews/Fides)








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