2015-02-24 12:37:00

« La GPA est une atteinte aux valeurs de l'UE » pour la Comece


(RV) « La gestation pour autrui est une atteinte directe aux valeurs fondamentales partagées au sein de l’UE » : la prise de position du groupe de travail de la Comece (la Commission des épiscopats de la Communauté européenne) sur l'éthique dans la recherche et les soins de santé est claire. Un document intitulé « Avis sur la gestation pour autrui : la question de sa régulation au niveau européen et international » a été présenté ce lundi 23 février au Parlement européen par le père Patrick Verspieren, jésuite du Centre Sèvres, lors d’une conférence sous le patronage de l’eurodéputé Miroslav Mikolasik.

La maternité de substitution est un sujet de préoccupation croissant dans le débat politique et juridique à travers toute l’Union européenne. L’avis explique pourquoi toute forme de GPA constitue une atteinte grave à la dignité humaine de tous ceux qui sont impliqués dans cet échange, couple de parents en demande d'enfants, mère porteuse et enfant lui-même. « Il s’agit là d’une grave offense à la dignité humaine, d’autant plus inacceptable qu’elle prend souvent la forme de l’exploitation de femmes vulnérables, issues de populations démunies » est-il écrit.

L'enfant devient un produit commercial

La GPA instrumentalise la mère porteuse (souvent piégée dans la pauvreté et trafiquée sans scrupules) et traite l’enfant comme un objet commercial, un produit. « La GPA est une forme d’intrusion dans la vie personnelle de la gestratrice, une forme d’aliénation de la mère porteuse et c’est donc une pratique gravement attentatoire à la dignité humaine, est-il écrit dans l'avis. L'enfant est réifié et le corps de la mère gommé, ou réduit à une simple fonction ». Cette mise à disposition du corps est dénoncée : « le fait d’acquérir, le plus souvent grâce au pouvoir de l’argent, une telle emprise sur le corps d’autrui pose gravement problème » peut-on lire dans l'avis de la Comece.

« C’est pourquoi on ne peut en aucune circonstance consentir à une telle pratique » estime le groupe de travail de la Comece. Pourtant, les différentes institutions judiciaires de l'UE sont parfois mises devant le fait accompli dans le cas où l'enfant est déjà né dans des pays où la GPA est autorisée. Véritable usine à bébés, la Thaïlande, par exemple, est devenue ces dernières années une destination privilégiée pour les couples en recherche d’une mère porteuse.

« Tout en prenant en considération les compétences de l’Union européenne en la matière, l’avis recommande, comme une première étape envisageable, d’évaluer la faisabilité du refus de transcrire les certificats de naissance établis dans les pays de naissance. Cela permettrait de juguler une pratique qui va à l’encontre des valeurs fondamentales auxquelles adhère l’Union européenne » conclut la Comece.

 








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