2015-02-20 14:53:00

En Sicile, une marche interreligieuse contre le terrorisme


(RV) Chrétiens et musulmans vont défiler côte à côte contre le terrorisme le 26 février prochain en Sicile, dans la région d’Agrigente, confrontée à un afflux incessant d’immigrés. Cette marche interreligieuse est organisée par la communauté franciscaine locale, en réponse aux attentats de Paris et Copenhague et face aux récents développements en Libye et au Nigéria.

Pour le supérieur du couvent de Favara, promoteur de cette importante initiative, « il ne faut pas agir chacun dans son coin ». L’archevêque d’Agrigente, récemment crée cardinal par le Pape François, et le provincial des franciscains ont annoncé leur participation mais la tête du cortège sera confiée à un groupe d’enfants des écoles de la région. Car l’objectif principal est d’éduquer les jeunes à la liberté de pensée et d’expression et à la convivialité. Symboliquement, les franciscains se sont rendus vendredi à la mosquée pour inviter les musulmans et dimanche des fidèles musulmans se rendront à l’église pour inviter les chrétiens. Un échange de dons est prévu avec l’Imam d’Agrigente.

Dans le village de Favara, aux portes de la Méditerranée, les franciscains dirigent un centre interreligieux qui s’occupe entre autres de l’accueil des immigrés. Depuis novembre 2011, plus de 120 personnes ont trouvé refuge dans cette structure. Catholiques, orthodoxes, musulmans et hindous s’y retrouvent pour prier ensemble, faire la cuisine, faire le ménage, nourrir les animaux, fabriquer des objets d’artisanat et soigner le potager dans un climat familial. Le centre a d’ailleurs été qualifié de miracle évangélique.

Les franciscains de Favara se situent dans la ligne de la célèbre rencontre entre Saint François d’Assise et le Sultan d’Egypte, pendant la cinquième croisade, à la faveur d’une trêve, en 1219. François décida de quitter le camp des croisés avec son compagnon, sans arme et sans escorte pour aller trouver le Sultan. Ils voyaient dans les musulmans des créatures de Dieu qui avaient droit à la Bonne Nouvelle de l’Évangile. Contrairement à toute attente, le Sultan les reçut avec courtoisie. Tout en disant intégralement sa foi chrétienne, Saint François ne prononça jamais de paroles offensantes contre le Coran ni contre Mahomet. Témoin de cette ardeur et de ce courage, le Sultan l’écouta avec plaisir, le fit soigner et le pressa de prolonger son séjour près de lui. La marche interreligieuse de jeudi prochain prouvera que la diversité religieuse n’est pas un obstacle à la fraternité et au partage, et que l’on peut dialoguer et marcher ensemble sans perdre son identité.








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