2015-02-19 17:14:00

Les Burundais dans la rue pour la libération d’un directeur de radio


(RV) Entretien - Un élan populaire inédit jeudi à Bujumbura : les Burundais sont descendus en masse dans la rue pour accueillir le directeur d’une radio très populaire, réputée proche de l’opposition, tout juste sorti de prison.

Incarcéré depuis janvier, Bog Rugurika avait été inculpé de complicité d’assassinat de trois religieuses italiennes, tuées en septembre dernier en périphérie de Bujumbura. Il avait en réalité diffusé les aveux d’un homme se présentant comme l’un des assassins  et mettant en cause de hauts responsables des services secrets burundais dans ce triple meurtre, en particulier un général, ancien chef des services secrets, ami personnel du chef de l’Etat burundais.

Une version qui contredit celle de la justice burundaise pour qui le seul responsable est un déséquilibré mental qui aurait agi pour des motifs personnels. On ignore toujours les mobiles des meurtres des trois religieuses xavériennes. Mais selon certaines sources, les victimes avaient découvert un trafic clandestin de médicaments et de minerais précieux importés en contrebande depuis la République démocratique du Congo, des minerais placés sous embargo par la communauté internationale.

Le général accusé est le propriétaire d’un hôpital situé dans le quartier où se trouve la mission des xavériennes assassinées. La congrégation à laquelle elles appartenaient reste prudente et se limite à demander que toute la lumière soit faite.

Les trois sœurs italiennes, toutes trois très âgées, avaient été retrouvées mortes et mutilées dans leur couvent dans des circonstances troubles. Tous ceux qui connaissaient leur service missionnaire, notamment auprès des malades, avaient été surpris par leur mort brutale. Cette affaire intervient dans un contexte tendu à l’approche d’élections clés prévues en mai et juin. Le pouvoir est accusé de restreindre l’espace politique et de chercher à museler les médias.

Pierre-Claver Mbonimpa, président de l’Association pour la protection des personnes détenues et des droits humains, interrogé par Anne-Sophie Saint-Martin

 








All the contents on this site are copyrighted ©.