2015-02-14 14:47:00

Méditation du VIe Dimanche du Temps Ordinaire


Mgr Mellon Djivoh, official à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, nous introduit à la méditation avec les lectures du sixième Dimanche du Temps Ordinaire:

L’Evangile de ce jour nous livre le récit de la guérison miraculeuse d’un lépreux et de sa réintégration dans la société. La joie, l’enthousiasme ainsi que l’engagement du miraculé après son rétablissement, ne se comprennent véritablement qu’en tenant compte du contexte ou mieux de ce que représentait à son époque cette maladie. La lèpre, comme nous le rappelle justement la première lecture, n’était pas considérée comme une simple pathologie, mais c’était le signe de l’impureté qui occasionnait l’exclusion de la communauté des vivants. Tout lépreux devait vivre hors de la communauté et même signaler son passage afin d’éviter toute contamination pour les autres.

Dans l’Evangile de ce jour, le lépreux brave cette interdiction puisqu’il n’hésite pas à se jeter au pieds de Jésus pour le supplier. Son courage n’est pas tant le signe d’un refus d’obtempérer aux normes en vigueur, mais montre l’irrésistible confiance qui l’anime. La funeste maladie ne lui fait pas vivre dans le désespoir ; Il n’interroge pas le Seigneur sur les motivations de ce qui semble un mauvais sort. Tout au contraire, il se soumet entièrement à la volonté divine : « si tu veux, tu peux me purifier ». Bel exemple pour tout croyant qui sait que  accueillir chaque situation de vie dans l’ouverture à la grâce. C’est d’ailleurs ce à quoi invite la deuxième lecture : l’être et l’agir du chrétien étant sous le miroir de Dieu, même les actions les plus ordinaires de la vie doivent célébrer sa grandeur. St Paul affirme à ce sujet : « tout ce que vous faites : manger, boire, ou toute autre action, faites-le pour la gloire de Dieu ».

La réponse de Jésus à l’acte de foi du malade  est au-delà de ses attentes. Dans son approche de la maladie, le Seigneur montre que tout homme a droit une dignité. Le récit de Marc, bien qu’assez concis,  est assez dense de sens et de gestes. Jésus se laisse approcher par le malade. Puis il ne se contente pas seulement de prononcer les paroles qui provoquent la guérison. Il joint le geste à la parole en le touchant. Et cette action transforme l’être du malade qui aussitôt est guéri de sa maladie, et rétablit dans toute sa dignité d’homme.

Aujourd’hui, si la maladie n’est plus sous beaucoup de cieux motif d’exclusion, elle demeure souvent l’un des tests ou l’une des épreuves quant à la maturité de notre foi. C’est ici que l’on peut mesurer la profondeur de la requête du lépreux : «  si tu le veux, tu peux me purifier ». Confiant en Jésus et sur sa puissance, il n’exige rien. Que de requêtes de guérison de notre part sont aux antipodes de celui du lépreux, au point que la maladie nous apparait comme un scandale, un signe de l’oubli de Dieu ! Que de diktat à Dieu comme si nous exigions de lui  ce qu’il doit faire. Pourtant, il est toujours là à nos côtés, même quand tout semble s’écrouler. Il demeure le maitre de nos vies, attentif à nos problèmes, nos requêtes et toujours prêt à nous répondre.

Dans l’évangile de ce jour, l’attitude de Jésus envers le malade nous interpelle. Quelle est notre attitude envers les membres souffrants de notre communauté paroissiale. Sont-ils systématiquement oubliés, abandonnés à eux-mêmes, ces attitudes qui s’apparentent à l’exclusion ; ou bien sont-ils présents dans nos prières, intégrés dans nos actes de charités par nos visites, nos actes de compassion, secourus dans leurs besoins.

Puisse le Seigneur nous aider de vivre de manière concrète ces gestes d’amour dans l’abandon constant en sa grâce et  dans la soumission à sa volonté.








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